Dans le cadre de la mise en œuvre du programme ARDel (Appui au Renforcement du Développement Local), le wali d’Oran, Said Sayoud, s’est réunit, ce mercredi, au siège de la wilaya, avec une délégation composée de cadres des directions générales de l’aménagement du territoire et des collectivités locales relevant du ministère de l’intérieur et d’experts de l’Union Européenne en présence des cadres de l’exécutif de wilaya et des maires dont l’ordre du jour est afférent à l’établissement d’un agenda de sorties aux communes tracé lors d’une précédente rencontre ainsi que la présentation de propositions relatives au renforcement de la gestion inter-communale et celle inhérente à la prise en charge du dossier de la collecte des déchets ménagers.
Le programme ARDel est un projet de jumelage de l’Union Européenne au bénéfice du Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire (MICLAT).dont les activités ont démarré effectivement en septembre 2022.
Le projet de jumelage vise à accompagner la modernisation de l’organisation du MICLAT, dans le cadre de ses réformes institutionnelles et organisationnelles afin d’accroître l’attractivité et d’optimiser les ressources des territoires pour assurer un développement local durable.
Le développement local implique une volonté de décentralisation, une bonne connaissance du territoire grâce à l’identification des ressources, la prise en compte des différents intérêts, ainsi qu’une gouvernance territoriale. Le développement local a donc pour but de valoriser et de promouvoir les entités territoriales.
Trois axes d’intervention essentiels seront inscrits dans ce projet de jumelage :
La modernisation de l’administration et l’appui aux ressources humaines,
L’accroissement de l’attractivité territoriale des collectivités,
L’optimisation et la consolidation des ressources de ces entités locales.
Quels sont les enjeux de ce projet de jumelage ?
Enjeu 1 : établir des référentiels méthodologiques pour le management, ainsi que des méthodes pour renforcer les performances de l’administration. Des formations ciblées pour mettre à niveau les ressources humaines, permettront de clarifier les relations entre les administrations centrales et les collectivités locales.
Enjeu 2 : passer pour les structures centrales du MICLAT, d’une culture de contrôle à une culture d’accompagnement et d’appui aux collectivités. La vocation des structures centrales du MICLAT est appelée à une refonte de fond.
Enjeu 3 : Analyser les aspects organisationnels et préciser l’attribution des missions. Des doublons et des chevauchements sont parfois constatés. C’est ainsi que certaines missions attribuées à la Direction générale des collectivités locales (DGCL) relatives à la prospective, à l’analyse, à l’évaluation et à l’action territoriale et urbaine recoupent en partie les missions dévolues à la Direction générale de l’aménagement et de l’attractivité du territoire (DGAAT).
Enjeu 4 : intégrer la DGAAT dans les domaines relatifs au développement local. La déconcentration de cette administration auprès des collectivités contribuerait à la capitalisation des connaissances sur les territoires et leurs problématiques. Le développement local sera accompagné par une administration mieux outillée en termes d’expertise et avec un personnel dédié à l’ingénierie territoriale et à l’accompagnement des collectivités.
Enjeu 5 : Faire en sorte que les collectivités locales (wilaya et communes) deviennent les acteurs principaux du développement dans leurs territoires respectifs. Elles seront amenées à promouvoir leurs territoires, à attirer les investisseurs, à s’appuyer sur des entités économiques pour gérer leurs services et chercher les financements pour la mise en œuvre de leurs projets. Une refonte des outils de planification territoriale ainsi que la mise en place d’outils modernes de gestion du patrimoine sont nécessaires et doivent être appuyés par une meilleure connaissance des ressources matérielles disponibles et des zones d’accueil des activités économiques afin de renforcer leur compétitivité. Par ailleurs, des structures modernes de gestion des services publics devront être mises en place, des mécanismes de mutualisation des ressources devront être prévus pour appuyer les économies d’échelle et renforcer les performances.
Le développement local est le corollaire d’un ministère de tutelle mieux organisé, d’une administration centrale performante, appuyée par un personnel bien formé et des collectivités locales attractives dotées de ressources adéquates et de structures de management modernes.
Le projet de jumelage au cœur de la mise en œuvre du plan d’action du Gouvernement algérien
Ce projet de jumelage est pleinement inscrit dans la dynamique des réformes conduites par l’État algérien qui attache une importance particulière au développement local. Cette importance est reflétée dans les constitutions de 2016 et celle de 2020 qui encouragent la démocratie participative au niveau des collectivités locales et œuvre pour éliminer les disparités régionales en matière de développement.
Le Plan d’Action du Gouvernement de février 2020 comporte plusieurs axes de réformes liés au développement local. En effet, il prévoit « d´instaurer un nouveau mode de gouvernance basé sur la transparence de l’action publique et de prendre des mesures dont l’objectif est de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’élus, où les jeunes et les femmes occuperont une place de choix.
La réorganisation de l’administration centrale et locale ainsi que l’amélioration de la performance des services publics sont identifiées comme des actions à entamer en priorité à travers la numérisation, l’intervention rationnelle en moyens et, surtout, la formation et la qualification des ressources humaines. La refonte de l’organisation de l’administration publique viserait à : (i) une meilleure définition des prérogatives et des compétences respectives de l’État et des collectivités territoriales qui s’opérera dans une approche de complémentarité ; (ii) une redéfinition du rôle de chaque échelon territorial ; (iii) la réorganisation du réseau déconcentré de l’État ; (iv) la révision profonde du code de la commune et de la wilaya, basée sur l’approfondissement de la décentralisation et le renforcement des prérogatives des collectivités territoriales et de leurs ressources ; (v) la mise en place effective des wilayas nouvellement créées ; (vi) l’élaboration d’un nouveau découpage administratif afin d’assurer une meilleure prise en charge des besoins des citoyens et répondre aux mutations socio-économiques du pays ; (vii) la mise en place d’une organisation administrative appropriée de la Capitale et des grandes métropoles du pays, à même à assurer une gestion efficace et moderne des grandes villes ».