« Très prochainement, la carte professionnelle numérique de l’artisan sera opérationnelle et délivrée à plus de 444.000 artisans répartis à travers le pays », a assuré Abdelkrim Berki, directeur général de la Chambre nationale de l’artisanat et des métiers (CNAM), en marge de l’ouverture de la 24e édition du Salon international de l’artisanat, à l’esplanade Riadh El-Feth (Alger).
Une opération rendue possible suite à l’assainissement et à la mise en place du fichier national des artisans algériens activant dans les trois secteurs, en l’occurrence Artisans d’art, Artisans de services et enfin Artisans producteurs. Soit un total national de 444.000 artisans.
Dans ce sens, l’on apprendra de Mme Bouhired, attachée de presse à la CNAM, que le secteur de l’artisanat, en collaboration avec le département de l’enseignement et de la formation professionnelle, est en phase de présenter « une nouvelle nomenclature des métiers » qui viendra enrichir celle en vigueur où sont inscrits 374 métiers.
Dans ce contexte, interrogée sur les métiers en disparition, notre interlocutrice citera essentiellement celui de la dinanderie et de sellier.
A ce sujet, abordés dans leurs stands respectifs, des artisans en dinanderie qui, à première vue, sont d’avis de Mme Bouhired, mais ne sont, cependant pas dans le même état d’esprit.
En effet, Saïd Admane, fier enfant de la Casbah, fabricant d’objet en cuivre depuis plus de 51ans affiche hardiment son amour pour son métier. Un métier qu’il dit avoir commencé à l’âge de 13ans chez un artisan chevronné d’origine tunisienne.
Si en effet, la rareté des matières premières (cuivre jaune, cuivre rouge, l’étain…) est un facteur sérieux qui menace le métier de la dinanderie, ce dompteur de métaux se veut optimiste pour l’avenir de sa profession. Et pour cause, selon lui, « tant que la demande pour les différents produits de cuivre traditionnels symboles d’un savoir-faire ancestral et de la richesse du patrimoine national, la dinanderie n’est pas prête de disparaître ». Cependant, il voit en « la formation des jeunes intéressés, une solution impérieuse afin d’assurer la relève ». « Ma seule et unique attente est qu’on me fournisse un espace pour que je puisse, à mon tour, transmettre mon savoir-faire », conclu Saïd Admane.
Dans un autre chapiteau à quelques mètres plus loin, M. El Hacen Boudinar, artisan dinandier venu de la ville des ponts suspendus, affichera le même enthousiasme que son pair algérois.
« Effectivement, depuis bon nombre d’années, nous travaillons malgré la rareté et la cherté des matières premières. Bien souvent, nous avons recours à la récupération et au recyclage de produits et autres objets », nous dira M. Boudinar qui s’avère être également l’ancien président de l’Association l’association « Art cuivre », Constantine.
Toutefois, en dépit de ces contraintes dont pâtissent les gens du métier, il se refuse de croire en la disparition de son métier. « On a la relève qui perpétuera notre savoir-faire », a-t-il assuré. Une relève qu’il dit former au niveau de la Chambre de l’Artisanat et des Métiers de Constantine, dans les domaines techniques et la conception de pièces artisanales et artistiques.
Pour en revenir à cette 24ème édition, le salon international de l’Artisanat qui jusqu’à là se tenait au niveau de la Safex aux pins maritimes, se déroule sur l’esplanade de l’office Riadh el feth, Alger, Une délocalisation décidée entre autres en raison de l’important flux de visiteurs sur ce lieu à connotation historique, expliquera le DG de la CNAM.
En effet, pour les organisateurs, l’objectif est de faire connaître à un maximum de citoyens, et pas que, la production artisanale nationale. Cette expérience, ajoutera-t-il, « nous permettra de jauger sa pertinence à travers les retours que nous aurons, une fois l’événement achevé, et qui nous permettra de décider de sa reconduction, ou non, lors des prochaines éditions ».