Le Congrès péruvien a voté, ce mercredi, la destitution du président Pedro Castillo lors d’un procès en destitution, indiquent des parlementaires péruviens.

Ignorant la tentative de Castillo de fermer le Congrès, les législateurs ont poursuivi le procès en destitution précédemment prévu, avec 101 voix en faveur de sa destitution, six contre et 10 abstentions. Le résultat a été annoncé avec de vives acclamations et la législature a appelé la vice-présidente Dina Boluarte à prendre ses fonctions.

En fonction depuis le 28 juillet 2021, le président Castillo est de tendance gauche radicale, s’étant présenté comme candidat de Pérou libre, un parti marxiste-léniniste, il a inquiété les plus grandes fortunes qui ont transféré leurs économies à l’étranger et converti en dollars faisant baisser la valeur de la monnaie locale à un niveau historiquement bas. Et depuis, sa mandature est émaillée d’entraves et d’embûches et n’arrangent pas les américains qui ont réagi, très diplomatiquement, il y a quelques jours en déniant le droit à Castillo de dissoudre le congrès (parlement) soutenant subrepticement les auteurs de la destitution.

Un autre pays a un intérêt direct dans cette affaire, le Maroc, en l’occurrence.
En effet, le président Castillo a reconnu officiellement la république Sahraouie comme un état avec lequel il a rétabli les relations diplomatiques.

Le 20 septembre à l’Assemblée générale des Nations unies, Castillo déclare, solennellement que « son gouvernement appuie sans concession les droits des peuples et des territoires, qui sont placés sous le mandat de l’ONU, à l’autodétermination pour accéder à leurs indépendances». Et d’ajouter que «le Pérou a rétablit ses relations avec la République arabe sahraouie démocratique et soutient son droit à l’autodétermination».

Un coup dur pour le Makhzen qui, comme de coutume, actionne ses relais et ses loobies pour parasiter et accentuer la pression sur Castillo à travers quelques députés racistes de tendance droite comme c’est le cas de la présidente de la Commission des Affaires étrangères, María del Carmen Alva Prieto qui a interpellé le nouveau chef de la diplomatie péruvienne, Cesar Landa lors d’une réunion tenue à ce effet, le 27 septembre, une semaine après la déclaration de Castillo.
Maria del Carmen Alva.

L’autre député, José Cueto, un ancien chef militaire de la marine a révélé, le 17 octobre, ‘qu’après avoir approuvé une aide de 150.000 tonnes d’engrais, le Maroc a fait marche arrière, en rappelant le premier navire parti pour Callao (non loin de Lima, la capitale du Pérou), transportant plus de 50.000 tonnes d’engrais ». Il dira, encore, que le « Le Maroc voulait non seulement offrir ces engrais, mais les acheminer immédiatement », soulignant l’incompétence du gouvernement actuel à gérer la crise d’engrais mondiale », visant directement Castillo.
Pire encore, il qualifiera « la RASD de république fantôme ».

Issu d’un milieu pauvre et rural, Castillo est instituteur de profession et l’un des meneurs d’une grève nationale d’enseignants qui dure près de trois mois en 2017.

Alors, que cache cette destitution « voulue » par les Etats-Unis, l’armée en grande partie corrompue, les grosses fortunes fortunes et le Maroc ? Et généralement, la main d’Israel n’est pas loin quand le Makhzen est quelque part.

Signalons que les liens de défense d’Israël avec le Pérou remontent à plusieurs décennies, et ces dernières années incluent la vente du missile antichar Rafael’s Spike à l’armée péruvienne, ainsi que des drones israéliens à son armée de l’air. En 2009, le gouvernement péruvien a signé un accord de 9 millions de dollars avec Global CST, une société de conseil en défense basée à Petah Tikva, dirigée par l’ancien général de Tsahal Yisrael Ziv. Le général péruvien Contreras a déclaré qu’il avait décidé d’engager la société de Ziv pour aider à former l’armée à la lutte contre les terroristes de l’ organisation (Sentier lumineux). Ses relations avec l’ancien président et l’ancien chef d’état-major des forces armées péruviennes, le général Francisco Contreras étaient « excellentes » et dénotent de la déception d’Israel d’avoir un président comme Pedro Castillo.

Alors, y a t-il un lien entre tous ces lascars et évènements et la destitution de Castillo ?

Hakim Ghali

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici