Bidonville de Bousfer/Photo L'Espoir Libéré

Né au début de l’année 2016, un  hideux regroupement de baraques, s’est constitué insidieusement au fil des jours à proximité du cimetière européen, juste en face de la base aérienne et mitoyen à une cité de 48 logements sociaux dans la municipalité de Bousfer. Selon le constat établi sur le terrain à cette époque, ce bidonville ne comptait environ que moins d’une dizaine de constructions illicites lors de son apparition, avant de prendre des proportions considérables, voire incontrôlables et ce, à la faveur d’une insolente indifférence et d’un stupide laisser-faire des uns et des autres, des virtuoses de l’indolence et des génies du farniente, qui ont fait preuve de pagnoterie face à ce phénomène.

Visible pour les usagers, qui empruntent  le chemin vicinal, reliant la municipalité de Bousfer au chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, ce bidonville qui compte aujourd’hui plus d’une centaine de masures répugnantes, construites avec du parpaing et de la tôle ondulée, ne cesse de s’étendre inexorablement au vu et au su de tout un chacun. A l’intérieur de ce regroupement de baraques, des individus spécialisés dans les transactions de  lopins de terre et de masures, exercent toute honte bue leur activité informelle et grandement lucrative, sans chercher à se cacher. Selon les informations glanées sur les lieux une parcelle de terrain est proposée à partir de 10 millions de centimes alors qu’une baraque est cédée à partir du triple voire plus, contre le seul papier du billet de banque pour avaliser la vente. En réalité, c’est un secret de polichinelle pour tout un chacun, le fait  que nombre de familles venues de différentes contrées du pays, espèrent composter un ticket, qui leur ouvre le supposé droit de figurer sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux et/ou de ceux de la résorption de l’habitat précaire, RHP. Les membres des réseaux cités, font miroiter en effet sournoisement ce prétendu avantage dans le but évident de convaincre leurs potentielles victimes à acheter. « Ces constructions illicites sont devenues avec le temps  une véritable monnaie d’échange pour un logement. Certains bénéficiaires des logements sociaux les cèdent aussitôt après les avoir acquis, alors que d’autres, encore plus nombreux, les proposent pour une sous-location » a fait remarquer un retraité de la commune d’Aïn El Turck avec un mélange d’amertume et de répulsion. Des déclarations encore beaucoup plus lourdes de sens ont été formulées par des habitants de Bousfer bien au fait de ce volet sensible. Toujours est-il que ce trafic, qui table notamment sur la complaisance,  semble avoir encore de beaux jours en se référant à la prolifération vertigineuse des îlots de constructions illicites, qui ont foisonné dans la dite daïra comme des champignons sauvages en l’espace de quelques années.  Le sordide constat est édifiant dans les localités de St Roch, Paradis Plage, Claire Fontaine, dans le village de Cap Falcon, sa petite localité limitrophe La Madrague  et même en plein cœur de la commune d’Aïn El Turck, sur une superficie, qui abritait les ex-galeries, mitoyenne à la cité des 350 logements sociaux où encore dans le village Filaoucène, communément appelé El Qaria, sur le territoire de la commune de Bousfer, où une rivière (oued namousse) a été carrément obstruée par des masures au détriment de la culture maraîchère. Ce déplorable constat, qui suscite l’ire et la consternation des anciens  riverains, s’est imposé au fil des jours dans les paysages de la  prestigieuse contrée côtière d’Aïn El Turck à la faveur d’un cumul d’incurie, additionné à l’incivisme, parent proche de l’insouciance.

B.Riad

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