Chaque année depuis 2001, le 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés. Elle vise à rendre hommage aux personnes forcées de fuir l’endroit où elles vivent. Des personnes dont le nombre ne cesse d’augmenter.
En 2025, la Journée mondiale des réfugiés est placée sous le signe de la solidarité. Mais, pour Jérôme Bobin, directeur des financements institutionnels de Handicap International, joint par RFI, les financements des ONG qui viennent en aide aux réfugiés ne cessent de baisser. « On a déjà constaté une baisse de l’aide humanitaire internationale de 10% en 2024. On s’attend en 2025 à beaucoup plus puisque les Américains étaient un gros financeur de l’aide humanitaire. Les Américains à eux seuls, c’était à peu près 45% de l’aide humanitaire mondiale. Donc forcément, quand ils arrêtent du jour au lendemain de financer la réponse humanitaire, ça fait un grand manque à aider. »
L’aide humanitaire est le grand perdant « Et, poursuit-il, on a des grosses craintes sur 2026, parce que beaucoup d’États, la France, l’Union européenne, l’Allemagne, qui étaient traditionnellement des grands financiers de l’aide humanitaire, ont déjà annoncé des coupes aussi sur 2026 et 2027. C’est une tendance, malheureusement, qui a commencé il y a quelques années. C’est un jeu de vases communicants.
Quand les conflits augmentent, quand les besoins domestiques augmentent, il y a moins d’argent à dédier à l’aide humanitaire. Et donc quand il faut arbitrer, forcément, l’aide humanitaire est la grande perdante de ces arbitrages. » On compte aujourd’hui 120 millions de réfugiés et déplacés dans le monde, soit « pratiquement la population du Japon », a indiqué, le 13 juin, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Un chiffre dramatiquement élevé, comme l’explique Jérôme Bobin : « Les changements climatiques, les conflits, créent énormément de déplacés et de réfugiés supplémentaires. 120 millions de personnes, c’est un record. Il n’y a jamais eu autant de personnes déplacées, réfugiées, sur la planète depuis qu’on fait des calculs, depuis qu’on fait des statistiques. »
Toute la planète est touchée « Avec ces 120 millions de personnes, signale-t-il encore, il y a un autre chiffre alarmant, c’est les nombreux conflits. On constate depuis quelques années une aggravation des conflits. On a des conflits en Amérique latine, en Palestine, Israël et tout ça, le Moyen-Orient, le Darfour, l’Afrique. C’est toute la planète qui est touchée par ces déplacements de populations et ça ne cesse d’augmenter. C’est sûr que les États ou les groupes armés ont moins de difficultés à entrer en conflit et du coup, les communautés qui sont prises entre deux feux sont prises en otage et sont obligées de se déplacer. »