Un naufrage de deux embarcations de migrants a eu lieu mercredi à environ 22km au large de l’ile italienne de Lampedusa. Selon un premier bilan, au moins 20 personnes sont décédées.
Au moins 20 personnes sont mortes, mercredi 13 août, après le naufrage de deux bateaux de migrants au large de l’île de Lampedusa, dans le sud de l’Italie, selon des médias locaux et le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR).
Parmi les huit premiers corps arrivés à Lampedusa, et déjà transportés à la morgue du cimetière de Cala Pisana, figurent un nouveau-né, deux hommes adultes, deux femmes et trois adolescents (deux garçons et une fille).
Les recherches se poursuivaient encore mardi soir car « entre 12 et 17 personnes sont portées disparues », selon Filippo Ungaro, porte-parole du HCR. « Cela porte le bilan à au moins 20 morts, dont 8 ont déjà été retrouvées », a-t-il précisé sur la base d’informations recueillies par l’organisation qui porte assistance aux 60 survivants hébergés dans le Hotspot.
Selon les premières informations, une embarcation, déjà en détresse, avait été repérée par un hélicoptère de la Guardia di Finanza (la police douanière, ndlr) en fin de matinée. Une opération a ainsi été lancée mais une fois arrivés sur place, les gardes-côtes ont découvert une embarcation retournée et tous les exilés à l’eau.
Les survivants ont ensuite signalé qu’une première embarcation avait déjà coulé et que la seconde avait chaviré lorsque les naufragés ont tenté de monter à bord. Les deux embarcations, selon les premiers témoins débarqués à Lampedusa, étaient parties mardi soir de Tripoli, en Libye.
« Ce sont les résultats des politiques migratoires »
« Cet épisode dramatique souligne une fois de plus l’urgence de prévenir les traversées maritimes dangereuses, dès les pays de départ », a réagi le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi sur X après cette « tragédie profondément attristante ».
« Ce sont les résultats des politiques migratoires du gouvernement italien et des institutions européennes », a déclaré, de son côté, l’ONG italienne Mediterranea Saving Humans. Les ONG de sauvetage en mer comme Sea-Watch ou Médecins sans frontières ont aussi rendu hommage aux victimes et ont dénoncé la politique italienne. Elles accusent le gouvernement italien d’entraver leurs opérations de sauvetage avec, notamment, le décret Piantedosi, du nom du ministre de l’Intérieur.
Elles dénoncent notamment le fait de se voir assigner des ports de débarquement à des milliers de kilomètres des lieux de sauvetage, des amendes et des immobilisations en cas de désobéissance.
Route meurtrière
Il s’agit en tout cas de l’une des pires tragédies récentes au large de cette petite île intermédiaire entre la Sicile et la Tunisie. En mars dernier, six personnes avaient été retrouvées mortes et 40 autres avaient été portées disparues après un autre naufrage.
La Méditerranée centrale, l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde, est très utilisée par les migrants cherchant à entrer dans l’Union européenne (UE) pour fuir des conflits ou la pauvreté au départ de la Tunisie et de la Libye. Depuis le début de l’année, 38 263 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, dont 6 766 mineurs non accompagnés, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur publiés le 13 août.
En 2024, l’Organisation internationale des migrations (OIM) avait recensé 1 810 personnes mortes en Méditerranée centrale en essayant d’atteindre l’Europe. Et depuis le début de l’année, il y a eu au moins 675 morts sur cette route migratoire.
InfoMigrants.net