Le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique (OSAA) de l’ONU dans un rapport intitulé « Africa’s debt: Towards a lasting and durable solution », souligne que le coût du service de la dette extérieure de l’Afrique passera à 89,4 milliards de dollars en 2024.

Le rapport souligne que la hausse des dépenses affectées au service de la dette extérieure réduit l’espace budgétaire disponible pour des investissements nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable tels que l’éducation de qualité, l’accès aux soins de santé et la lutte contre le changement climatique.  Ce coût énorme du service de la dette risque de compromettre la capacité du continent à utiliser la marge de manœuvre budgétaire pour investir dans les objectifs de développement durable, selon ce rapport publié le 14 novembre par l’Organisation des Nations unies (ONU).

Le rapport précise que ce coût du service de la dette extérieure, le plus élevé de l’histoire du continent, est essentiellement imputable aux taux d’intérêt élevés qui sont pratiqués par les marchés des capitaux internationaux. La part du versement des intérêts dans les recettes publiques a flambé au cours de la décennie écoulée dans la plupart des pays. Par exemple, le paiement des intérêts a consommé, en moyenne, 42% des recettes publiques de l’Egypte et du Ghana entre 2017 et 2022. Le plus souvent, les pays ayant accès aux marchés contractent des dettes auprès d’entités privées et l’augmentation du montant des intérêts qu’il leur faut payer est la plus forte, car ils sont assujettis aux conditions de ces marchés.

De plus, les récentes crises mondiales telles que la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont réduit l’accès de l’Afrique aux marchés des capitaux internationaux, d’où une nouvelle augmentation des sommes à réunir au titre du service de la dette ainsi qu’un rétrécissement toujours plus marqué de la marge de manœuvre budgétaire, ce qui a contraint les gouvernements à limiter leurs dépenses dans des secteurs aussi essentiels que l’éducation et les infrastructures.

En conséquence, les 21 pays africains relevant de la catégorie des pays à faible revenu ont été poussés vers le surendettement ou sont exposés à un risque élevé d’être accablés par leur dette. En 2022, le montant total du service de la dette extérieure de l’Afrique a été équivalent à plus de 12% du montant des exportations de l’ensemble du continent et à près de 15% de celui des recettes publiques.

Le rapport indique également que la dette extérieure de l’Afrique a connu une croissance substantielle au cours de la décennie écoulée, atteignant en 2022 un niveau record de 656 milliards de dollars, soit 28 % du produit intérieur brut (PIB). Cela s’explique en partie par l’augmentation des montants empruntés, la hausse des coûts d’emprunt, la réduction des recettes d’exportation, la lenteur de la croissance économique et des dépenses inattendues dues en partie à la covid-19. Le rapport recommande dans ce cadre une meilleure mobilisation de ressources intérieures à travers un renforcement des marchés de capitaux locaux ainsi qu’une réforme de l’architecture financière internationale existante, qui n’est pas conçue pour satisfaire le besoin urgent d’investissement des pays africains dans les objectifs de développement.

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