Alors que tous les responsables locaux parlent du respect des règles de l’urbanisme et de la sauvegarde du patrimoine historique et c’est une obligation, voilà qu’un immeuble R+7 s’élève tout doucement, au vu et au su de tout le monde en pleine zone protégée de Sidi Lahouari, secteur sauvegardé par décret exécutif 15 /13 du 22 janvier 2015 et en flagrante infraction de l’instruction présidentielle n° 318 du 9 août 2021 et de l’article 22 aliéna357 de l’ordonnance 67/281 du 20.12.1967 relatif à la protection des sites archéologiques ainsi que la loi 04/98 du 15.07.1998 relative à la protection du patrimoine historique.

En Effet, cette affaire remonte à l’année 2015 ou des travaux ont débuté au mois de septembre après un étonnant et étrange avis favorable des services de la culture et de l’urbanisme.

Suite à des plaintes de riverains qui se sont inquiétés de la situation et l’intervention de qui de droit, la société réalisatrice du projet a été sommée par tous les services concernés d’arrêter les travaux qui n’étaient qu’à leurs débuts.

En dépit de cela, les travaux ont continué de façon illicite sans qu’aucun responsable ne bouge alors que le contrevenant avait demandé une prolongation du permis jusqu’à l’intervention de la brigade de protection du patrimoine de la gendarmerie intervienne et établisse un procès-verbal d’infraction en date du 1er août 2018 sous le n°267 et transmis au procureur de la république par courrier en date du 15 du même mois.

Suite à toute cette procédure, la direction de la culture a transmis un rapport détaillé à sa tutelle qui a refusé de proroger le permis de construire.

Coup de tonnerre en 2021

Alors que cette histoire devait être close, voilà que la société réalisatrice obtint, incroyablement un permis de construire en bonne et due forme n°21/784 daté du 29.09.2021. C’est-à-dire après l’instruction présidentielle du 9.08.2021 interdisant les constructions en hauteur sur des assiettes de maisons individuelles comme c’est le cas pour notre sujet.

Mais qui a osé donner son accord après toutes ces pérégrinations sans oublier que les travaux continuaient toujours et qu’avec ce permis, le contrevenant a chargé une société de réalisation espagnole qui avance à pas de géant, la septième dalle a été coulée quelques jours avant ce mois sacré de Ramadhan.

D’autant que la ministre de la culture a instruit sa directrice locale par courrier en date du 30 décembre 2021 d’interdire toute construction dans ce périmètre. Ce qui a fait réagir la directrice locale qui a saisi à son tour, le maire d’Oran qui a réclamé une décision de justice pour procéder à l’arrêt des travaux et au directeur de wilaya de l’urbanisme qui n’a pas réagi à ce jour.

Nous nous sommes donc, rapprochés des services de la wilaya et plus précisément d’un proche collaborateur du wali qui promet de le mettre au courant et la réponse était claire. C’est au maire de procéder à l’arrêt des travaux. Interpellé, celui-ci réclame une décision de justice ou une instruction du wali.

Devant cette situation pour le moins intrigante -n’oublions pas qu’entre temps les travaux ont redoublé d’intensité et sont à leur fin, l’immeuble est pratiquement achevé (gros œuvres)- nous avons sollicité le secrétaire général de wilaya qui reconnait avoir reçu des riverains et les avoir orienté vers la justice et que les services de la wilaya les soutiendraient. Drôle de réponse…. Puisqu’ils se sont interrogés sur la délivrance du deuxième permis avec, cette fois-ci, un accord de la direction de la culture. Cette dernière, par le biais d’un chef de service, affirme que d’énormes pressions ont été faites et que suite à un rapport commandé par ses services et établi par une experte ?! que l’accord a été consenti. Ce rapport a t-il valeur juridique pour transgresser des lois ?

Pourquoi , alors, le secrétaire général n’a-t-il pas diligenté une enquête ? Et pourquoi n’a t -il pas instruit par écrit le maire qui a réclamé un arrêté wilayal pour stopper l’infraction comme ce fut le cas, très récemment pour plusieurs constructions en plein centre d’Oran. Le cas de celle de Mont-plaisant (Bel-Air) est le plus édifiant ?

Trop de questions qui réclament réponses.

En tous les cas, c’est une histoire scabreuse ou les tenants du dossier fuient leurs responsabilités mettant l’état et les citoyens devant le fait accompli.

Une enquête impartiale et sérieuse au rait permis de déceler le faux du vrai et réprimer ce genre d’agression urbanistique s’il s’avère qu’il y ait eu infraction.

La balle est dans le camp du wali.


Hakim Ghali

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