L’Algérie condamne fermement le coup d’état survenu le 24 janvier 2022 au Burkina Faso et rejette catégoriquement les changements anticonstitutionnels de gouvernements en violation des instruments pertinents de l’Union Africaine notamment la Décision d’Alger de 1999, réaffirmée par la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de La Gouvernance, indique un communiqué du ministère des affaires étrangères.
L’Algérie œuvrera en concertation avec les autres pays africains au sein des organes compétents de l’Union africaine en vue de s’assurer de l’application des dispositions pertinentes de l’Acte Constitutif de l’Organisation Continentale en la matière pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, ajoute la même source qui conclut que l’Algérie forme le vœu que le Burkina Faso surmonte rapidement cette épreuve et réitère sa pleine solidarité avec le peuple burkinabé frère avec lequel elle entretient des relations historiques, d’amitié et de coopération.
Rappelons que près de dix heures se sont écoulées entre la prise de la télévision nationale à Ouagadougou par des soldats encagoulés et l’officialisation du putsch au Burkina Faso, lundi 24 janvier, rapporte Le Monde. Le visage du nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, est apparu sur les écrans en fin de journée, après un week-end de tensions et de mutineries dans plusieurs casernes du pays, où les attaques terroristes ont fait plus de 2 000 morts en six ans.
Le capitaine Sidsoré Kader Ouedraogo, porte-parole de la junte et des soldats, annonce qu’ils ont pris le pouvoir, le 24 janvier 2022 depuis la Radio Télévision du Burkina (RTB).
Les putschistes ont annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes à partir de minuit, dissous le gouvernement ainsi que l’Assemblée nationale et « suspendu » la Constitution. Un couvre-feu a également été décrété, de 21 heures à 5 heures, sur toute l’étendue du territoire, « jusqu’à nouvel ordre », selon Le Monde.
La confirmation du putsch a mis fin à une longue journée d’incertitude au Burkina Faso, mais n’a pas levé le voile sur le sort du président déchu. Dans la nuit de dimanche à lundi, des tirs ont été entendus près du domicile du chef de l’Etat, dans le quartier de la Patte-d’Oie, et trois véhicules criblés de balles ont été retrouvés aux abords de la demeure, abandonnés en pleine rue. Des traces de sang recouvraient les sièges de l’un des véhicules, précise la même source.
Hakim Ghali