Le wali d'Oran en bottes en train de déboucher un avaloir sous le regard de responsables locaux

Depuis son arrivée à la tête de la wilaya d’Oran, le 26 août dernier, le nouveau wali d’Oran, Said Sayoud enchaîne les réunions, les unes après les autres, tant celles hebdomadaires de l’exécutif de wilaya que celles le regroupant avec les différents responsables des secteurs sous sa responsabilité.

Oran a connu quatre walis en quatre ans, 2017-2019 Mouloud Chérifi, 2019-2020 Djellaoui Abdelkader, 2020-2021 Messaoud Djari et août 2021 à ce jour l’actuel wali.

Cette instabilité chronique, sachant les prérogatives importantes d’un wali s’est ressentie sur le développement local et la bonne marche de la gestion globale de la wilaya, ses services déconcentrés et les institutions « élues » qui sont devenues des coquilles vides.

Conscient de cette situation, Said Sayoud semble vouloir gagner du temps, un facteur déterminant en cette conjoncture difficile sur les plans, social, économique et politique.

Les besoins étant importants à Oran et les finances drastiques qui ne suivent pas constituent un défi pour lequel une disponibilité permanente est requise de la part du wali qui doit suivre tout, partout et tout le temps.
Pour cela, la période de reconnaissance du terrain doit être la plus courte possible afin de pouvoir entamer un programme d’action à court et moyen terme.

Déjà, l’immensité de la tâche se dessine sous ses yeux, Oran est connue pour détenir la palme dans la prédation du foncier et dans le trafic dans le secteur de l’urbanisme dont certaines subdivisions sont devenues des appendices liés directement à « des promoteurs » ou des bureaux d’études. Résultat, des bidonvilles ceinturant la ville et une anarchie urbanistique dans l’hypercentre même . L’exemple de la construction illicite sur le toit de l’immeuble qui abrite le bureau du maire d’Oran est plus qu’édifiant, sans parler de la première couronne et encore moins de la deuxième.

Les retards dans la réalisation de nombreux projets structurants qui sont enregistrés depuis plus d’une décennie ombragent encore plus le tableau à quelques encablures de la 19ème édition des jeux méditerranéens qui semble être la mission principale de Said Sayoud.

Lors de la dernière réunion de l’exécutif de wilaya, comme lors de certaines rencontres, il n’hésite pas à tancer les maires à qui il reproche, à juste titre, leur inertie mais aussi aux directeurs et chefs de dairas qu’il met en garde contre certaines pratiques comme les constructions illicites sur les terres agricoles, forestières et sur les terrains relevant du domaine privé de l’état. Il ira jusqu’à les menacer de dépôt de plainte en cas de transgression. Faut-il encore qu’il en soit informé, ce genre de dépassements est généralement passé sous silence mettant les services de l’état devant le fait accompli.

Il lui faudra veiller à la finalisation des trois grands projets structurants qui connaissent tous un retard et que sont, la nouvelle aérogare internationale de laquelle il est revenu mécontent, mercredi dernier lors d’une visite inopinée, le chantier était pratiquement vide.

Le deuxième étant le complexe sportif qui a connu une accélération dans la cadence imprimé justement le nouveau chef de l’exécutif local pour l’achèvement des bassins nautiques qui trainent dans leur réalisation.

Le délai imposé par le premier ministre lors de sa visite le 4 octobre dernier pour sa livraison sera, apparemment respecté.

Le troisième grand projet concerne la liaison autoroutière (port-autoroute Et-Ouest) qui s’est caractérisé par une lenteur due à l’insuffisante de l’autorisation de programme imposant une rallonge de 12 milliards de dinars qui a été validée mais non encore notifiée à la société turque Makyol.

Il aura, également à gérer, le problème de l’eau avec une station de dessalement, principale pourvoyeuse du précieux liquide qui ne fonctionne qu’à moitié de ses capacités et qui a coûté à l’état « la bagatelle » de 491 millions de dollars, provoquant un mécontentement social.

Le logement n’est pas en reste puisque Oran a toujours constitué un Eldorado pour des milliers de citoyens venant d’autres wilayas qui ont été logés au détriment des oranais qui « patientent » depuis des décennies pour certains.

Malgré les efforts fournis par la daira d’Oran et les innombrables quotas distribués, le problème reste toujours posé et personne n’a encore trouvé de solution à cette situation unique au monde.

Ce qui précède n’est pas exhaustif, mais seulement quelques dossiers cités pour l’exemple et Oran a, peut-être l’homme qu’il faut pour redresser une situation qui rendra la qualité de vie meilleure et le bien-être social une réalité.

Un objectif ambitieux certes, mais réalisable avec la conjugaison des efforts de tous les intervenants, de la rigueur dans la gestion et le bannissement de l’impunité, surtout.

Hakim Ghali

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