Les pouvoirs publics réservent, désormais, la primauté des opportunités de développement, de l’information et de la publicité à la presse électronique. Cette nouvelle conception du champ médiatique national a été déclinée subrepticement par le ministre en charge du secteur, Pr Ammar Belhimer, cet après-midi à l’inauguration de l’exposition des Unes du doyen des quotidiens intitulée : « El Moudjahid, un long parcours au service de la patrie ».
Le membre du gouvernement a précisé que la transition vers le format digital est amorcée par la reconversion progressive de deux supports du secteur public : El-Moudjahid et sa réplique en version arabe Echaab.
« Les journaux quotidiens en format papier vont disparaître » a-t-il soutenu implacable, sans en dire davantage.
S’adressant à un responsable d’une imprimerie d’Etat, il a rassuré néanmoins de la pérennité de l’activité : les rotatives continueront à imprimer de l’emballage, des périodiques et les livres, qui résistent à la conquête du numérique.
Indubitablement, la presse électronique est en plein essor, en Algérie comme dans le reste du monde, plus de 140 sites du domaine DZ se sont conformés, entre janvier et septembre de l’année en cours, aux procédures afférentes au régime déclaratif édicté par la Constitution de novembre 2020. Plusieurs titres en ligne existent déjà depuis des années.
Par leur aptitude à relayer l’actualité quasiment en temps réel, en l’accompagnant souvent d’enregistrements audio et vidéos en sus de livres, la presse digitale éclipsent nettement les tabloïds traditionnels, souvent à la traîne.
Ne parvenant pas -ou ne voulant pas- se réinventer, ils se laissent « broyer » par les médias sociaux et la presse électroniques comme l’imprimerie de Gutenberg a détrôné l’architecture. « Ceci tuera cela ».
C’est inexorable. Les journaux fournissent, à leurs lecteurs des informations déjà consommées depuis 24 où 48 heures.
Leurs contenus ne sont pas étoffés par des enquêtes journalistiques approfondies, des analyses pointues, des dossiers élaborés et de grands reportages. Ils perdent, en conséquence, objectivement de l’audience.
Miser sa survie uniquement sur la manne publicitaire sans investir dans la ressource humaine de qualité et dans la collecte de l’information est une erreur fatale.
Source: La Patrie News