La décision de la France de durcir les conditions de délivrance de visas aux ressortissants algériens est « disproportionnée » et « malencontreuse », a déploré mardi Amar Belani, envoyé spécial chargé de la cause du Sahara Occidental et des pays du Maghreb Arabe.

« Nous prenons acte de cette décision disproportionnée et nous la déplorons », a déclaré M. Belani à l’APS.

« Dans la forme, elle est malencontreuse car elle intervient à la veille du déplacement d’une délégation algérienne à Paris dans le but de faire le point sur tous les cas en suspens et de déterminer le mode opératoire le plus satisfaisant en vue de renforcer la coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière », explique l’envoyé spécial.

Et  » sur le fond, la dimension humaine est au cœur des spécificités de la relation algéro-française et du partenariat d’exception qui lie les deux pays », précise -t-il ajoutant que  » la gestion des flux humains postule une coopération franche et ouverte et elle suppose une gestion commune dans un esprit de partenariat et non pas de fait accompli qui relève de considérations unilatérales propres à la partie française ».

Le gouvernement français a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc évoquant le « refus » de ces trois pays de délivrer les laisser-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.

 » C’est une décision drastique, c’est une décision inédite », a reconnu mardi le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal.

« Paris a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, qui « refusent » de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

« C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », a-t-il justifié sur Europe 1. Il a ainsi confirmé une information de la radio qui évoquait une baisse à venir de 50 % du nombre de visas délivrés pour les ressortissants du Maroc et de l’Algérie et de 33 % pour ceux de Tunisie. »

« Quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles »

L’attitude de ces pays « freine l’efficacité des reconduites effectives » à la frontière une fois les obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées, a déploré Gabriel Attal. Face à cela, « il y a eu un dialogue, ensuite il y a eu des menaces. Aujourd’hui on met cette menace à exécution », a-t-il expliqué. Soulignant les visites sur ce sujet dans ces trois pays du Premier ministre Jean Castex et de membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ainsi que des réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, il a fait valoir qu’ « à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles ».

Interrogé sur la durée d’application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a indiqué qu’elle avait été « décidée il y a quelques semaines » et « va être mise à exécution » pour « pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires ». « On souhaiterait que la réaction soit davantage de coopération avec la France pour qu’on puisse faire appliquer nos règles migratoires », a insisté Gabriel Attal.

H.G et APS

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