Place de la Bastille, un kiosque à journaux a été incendié. Paris, le 28 novembre. NICOLAS CHAPUIS POUR "LE MONDE"

Des rassemblements ont lieu samedi dans plus de soixante-dix villes, selon le collectif « Stop loi sécurité globale ». Environ 7 500 personnes se sont rassemblées à Lyon, d’après la préfecture. A Paris, les forces de l’ordre ont usé de lacrymogènes et quelques dégradations ont été commises en marge de la mobilisation.

Paris, mais aussi Bordeaux, Lille, Lyon, Reims, Rouen, Brest, Toulouse… Après les manifestations de la semaine dernière, de nouveaux rassemblements et « marches des libertés » ont lieu samedi 28 novembre un peu partout en France contre la proposition de loi « sécurité globale ». En tout, plus de soixante-dix villes sont concernées, selon le collectif « Stop loi sécurité globale », composé de syndicats de journalistes, d’ONG de défense des droits de l’homme et d’associations.

La proposition de loi a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale mardi 24 novembre. Mais ses opposants réclament le retrait des articles 21, 22, « qui organisent une surveillance de masse », ainsi que de l’article 24, qui prévoit de pénaliser la diffusion « malveillante » de l’image des policiers.

A Paris, la manifestation a commencé à 14 heures, reliant la place de la République à la place de la Bastille. Un temps cantonné à un simple rassemblement place de la République par la Préfecture de police, qui arguait du contexte sanitaire, elle a finalement été autorisée par le tribunal administratif. Selon les informations du Monde, une centaine d’élus de Paris et d’Ile-de-France ont affiché leur intention d’être présents « pour regarder, pour témoigner, si des violences devaient avoir lieu ».

Les rassemblements de ce samedi interviennent en effet dans un contexte tendu, après la diffusion jeudi par le média Loopsider d’images de violences policières à l’encontre d’un producteur de musique, Michel Zecler. Trois jours plus tôt, ce sont les images violentes de l’évacuation d’un camp de migrants, place de la République, qui avaient choqué l’opinion.

La polémique ébranle l’exécutif, à tel point que Matignon s’est résolu à annoncer une nouvelle réécriture par une « commission » indépendante… avant de rétropédaler face à l’ire des parlementaires et de la majorité, à qui Jean Castex a dû assurer qu’ils auraient le dernier mot.

Par rapport à d’autres manifestations ces derniers mois, les forces de l’ordre ont, jusqu’à l’heure prévue de la dispersion (18 heures), adopté une stratégie beaucoup plus défensive. Très peu de « bonds offensifs » et pas d’interpellations. Les fameuses BRAV-M ont été très peu en vue. Les forces de l’ordre, qui font face à une foule compacte de personnes voulant en découdre, utilisent surtout les grenades lacrymogènes qui saturent l’air de la place. Certaines grenades partent trop loin et tombent de l’autre côté de la place, où se trouvaient des manifestants pacifiques, ou à côté… d’un escadron de gendarmerie mobile, situé à l’entrée du boulevard Richard Lenoir.

Le nombre total de manifestants dans toute la France se situe:

Lille, selon la préfecture, entre 1 400 et 4 000 personnes ont manifesté cet après-midi.
A Bordeaux, ils étaient 6 000 à manifester, selon la préfecture. Depuis la crise des « gilets jaunes », il s’agit de la manifestation la plus importante dans la ville, selon l’AFP.
Lyon, plus de 7 500 personnes participaient à la manifestation, selon les chiffres de la préfecture.
Strasbourg, ils étaient 1 500 manifestants selon la préfecture et près de 3 000 selon les médias locaux et l’AFP,
Paris, pour l’instant, les manifestants étaient plusieurs milliers à défiler, toujours selon l’AFP.

Encore beaucoup de monde se trouve au point d’arrivée du cortège, place de la Bastille. Une partie de la place est noyée sous les lacrymogènes alors qu’un début d’incendie s’est déclaré sur la façade de la Banque de France.

Le Monde

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