Depuis plusieurs jours, les affrontements entre jeunes du quartier des Grésilles et membres de la communauté tchétchène ébranlent la ville.

La ville de Dijon a été de nouveau la proie de tensions ce lundi 15 juin au soir, les forces de l’ordre ayant été mobilisées pour disperser un attroupement d’hommes cagoulés et armés. Une intervention supplémentaire après un week-end déjà marqué par une série de raids menés par des membres de la communauté tchétchène dans une ville peu accoutumée à ce type de troubles.

Pour la quatrième soirée consécutive, des dizaines de personnes armées de barres de fer et d’armes de poing se sont rassemblées lundi dans le quartier sensible des Grésilles, tirant en l’air, visant des caméras de vidéo-protection et incendiant poubelles et véhicules, ont indiqué des sources policières.

“Une intervention est en cours” pour les disperser, a indiqué vers 20h30 le préfet Bernard Schmeltz, précisant que 60 gendarmes mobiles, une quarantaine de CRS et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC) étaient mobilisés “contre une centaine d’opposants”. L’intervention s’est terminée vers 22h00, ne laissant que quelques carcasses calcinées de poubelles et de véhicules dans le quartier redevenu calme. Quatre personnes ont été interpellées, selon la préfecture.

Selon le préfet Schmeltz, les personnes incriminées n’appartenaient pas à la communauté tchétchène, contrairement à ces trois derniers jours où plusieurs dizaines voire centaines d’entre eux s’étaient rassemblées dans le centre-ville de Dijon puis aux Grésilles pour y mener des attaques ciblées dans le cadre d’un apparent règlement de comptes.

Depuis plusieurs jours, le quartier des Grésilles à Dijon est le théâtre de violences entre les jeunes locaux et des membres de la communauté tchétchène venus de toute la France pour venger l’un des leurs.
“Nous n’avons identifié aucune présence extérieure, ce sont des personnes originaires de Dijon”, a assuré Bernard Schmeltz au sujet des personnes rassemblées lundi soir. Un peu plus tôt, le ministère de l’Intérieur avait jugé “inadmissibles” les “violents troubles à l’ordre public et les actes d’intimidation” de ces derniers jours, promettant “une réponse ferme”.

Lundi, un renfort d’un escadron de gendarmes mobiles, soit 110 militaires, a été dépêché sur place, où le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez, est attendu mardi. Selon nos confrères de BFMTV, le Raid -unité d’élite de la police nationale- doit également être déployé pour la nuit de lundi à mardi.
Selon le préfet, pendant les troubles de lundi “un conducteur a été agressé et son véhicule projeté contre un barricade enflammée”, et une équipe de journalistes de France 3 “a été prise à partie et son véhicule caillassé”.
Le procureur de Dijon, Eric Mathais, avait indiqué plus tôt lundi que “six blessés” avaient été enregistrés “au total dans trois épisodes successifs (vendredi, samedi et dimanche soir)” pour aucune interpellation. Une enquête a été ouverte, “en particulier pour tentative de meurtre en bande organisée, dégradations, incitation à la violence”, en cosaisine entre la police judiciaire et la sécurité publique, selon lui.

 

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