Le chef du Hezbollah libanais a estimé samedi que le plan américain visant à mettre un terme à la guerre dans la bande de Ghaza était « plein de dangers», accusant Israël de vouloir s’en servir pour parvenir à d’autres fins.
« En réalité ce plan est plein de dangers», a déclaré Naïm Qassem, le chef du mouvement pro-iranien allié du groupe islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre à Ghaza, selon le journal français Le Figaro.
«C’est le projet d’Israël, qu’il cherche à atteindre par la voie politique après avoir échoué par la voie militaire, l’agression, le génocide et la famine», a-t-il ajouté lors d’un discours commémorant la mort de deux commandants du Hezbollah lors de la guerre qui a opposé le mouvement à Israël il y a un an.
Il a notamment suggéré qu’Israël comptait se servir du plan du président américain Donald Trump comme prétexte pour prendre le contrôle des territoires palestiniens.
Vendredi, le Hamas s’est dit prêt à des négociations immédiates en vue de la libération des otages enlevés le 7-Octobre et de la fin de la guerre qui ravage la bande de Ghaza, dans le cadre de l’initiative proposée par le président américain.
Naïm Qassem a assuré que le Hezbollah ne « s’immiscerait pas dans la discussion des détails » du plan : « En fin de compte, c’est à la résistance palestinienne, au Hamas et toutes les factions qui discutent de décider. » Mais « nous devons nous opposer au projet de Grand Israël », a-t-il ajouté.
L’expression «Le Grand Israël» fait allusion à des frontières bibliques du temps du roi Salomon qui engloberaient la Cisjordanie mais aussi une partie des territoires situés dans les pays voisins (Jordanie, Liban et Syrie), que des Israéliens ultra-nationalistes rêvent d’occuper.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a provoqué un tollé dans plusieurs pays arabes cet été, en disant lors d’une interview télévisée adhérer à ce projet.
Dès le début de la guerre à Ghaza, le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban. Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, avant un fragile cessez-le-feu deux mois plus tard.
Sorti affaibli de cette guerre, le Hezbollah, qui dominait auparavant la vie politique au Liban, est désormais soumis à une intense pression au Liban et à l’international pour remettre ses armes à l’état libanais.