
Cette fois, c’est le commissaire européen aux Affaires étrangères, Josep Borrell, qui a réfuté les allégations du Maroc et ses alliés au Parlement européen sur les allégations de « coopération possible entre le POLISARIO et des groupes terroristes dans la région » confirmant qu’il n’existe aucune information au niveau de l’Union européenne pour étayer ces allégations et ces mensonges.
Quant aux allégations de détournement de l’aide aux réfugiés sahariens, Borell confirme que l’opération de distribution est menée exclusivement par les agences des Nations Unies et les ONG internationales effectuent des audits réguliers tous les 5 ans.
Notons que c’est à la suite d’une question avec demande de réponse écrite de Brice Hortefeux, député européen depuis 2019 et ancien ministre de l’intérieur de Sarkozy que le commissaire européen aux Affaires étrangères, Josep Borrell, a réagi en infirmant ses allégations qui s’avèrent être identiques à celles du Makhzen et ses autres relais.
Brice Hortefeux est un personnage controversé et traîne de grosses casseroles ayant maille à partir avec la justice française. Ministre de l’intérieur de Sarkozy, il a été condamné, le 4 juin 2010, à 750 euros d’amende et 2000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère raciale, après une conversation sur le ton de la plaisanterie, en 2009 à l’université d’été des jeunes UMP à Seignosse, dans les Landes.
En 2019, les agendas ministériels qu’il a remis aux juges de l’affaire Sarkozy-Kadhafi, révèlent plusieurs faits majeurs pour l’enquête, concernant à la fois son implication dans le financement de la campagne de 2007 et des relations de Nicolas Sarkozy avec Thierry Gaubert, qui avait perçu en 2006 de l’argent libyen via l’intermédiaire Ziad Takieddine.Thierry Gaubert et l’ancien président de la république Nicolas Sarkozy sont mis en examen pour « association de malfaiteurs », « corruption, financement illicite de campagne électorale, recel de détournement de fonds publics libyens » et ont été jugés en 2020.
Initialement témoin assisté dans cette affaire, Brice Hortefeux a été mis en examen le 8 décembre 2020 pour « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs.
Ci-dessous:
La question de Brice Hortefeux et la réponse de Josep Borrell:
Question avec demande de réponse écrite à la Commission
Article 138 du règlement intérieur
Brice Hortefeux (PPE)
La situation au Sahel et au Sahara s’est fortement détériorée ces dernières années et constitue aujourd’hui une menace pour la stabilité régionale et internationale. La région est confrontée à une prolifération très préoccupante des armes illicites, de la contrebande et du terrorisme.
Certaines informations indiquent une possible connivence entre les zones de non-droit sous contrôle du Polisario et les groupes terroristes, dans la mesure où le Polisario fournit des armes et un soutien logistique, y compris du carburant, aux groupes terroristes.
Les liens entre le Polisario et les groupes terroristes ne sont pas nouveaux: les fondateurs de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS), Abou Walid et Abou al-Sahraoui, étaient des combattants du Polisario.
En outre, la Commission verse des sommes importantes aux camps sahraouis contrôlés par le Polisario.
Dans cette situation:
1. La Commission a-t-elle l’intention d’effectuer un audit des fonds destinés aux camps sahraouis, afin de s’assurer qu’ils ne répondent qu’à des objectifs humanitaires?
2. Quelles mesures va-t-elle prendre pour prévenir une éventuelle coopération entre le Polisario et des groupes terroristes?
Réponse donnée par le haut représentant/vice-président Josep Borrell Fontelles au nom de la Commission européenne
17.2.2023
L’UE, par l’intermédiaire de la Commission, finance l’aide humanitaire fournie aux réfugiés sahraouis exclusivement par l’intermédiaire des agences des Nations unies et d’organisations non gouvernementales internationales. La reddition de comptes est essentielle pour la Commission, qui procède régulièrement à des audits. Au cours des cinq dernières années, la Commission a réalisé six audits portant sur des actions humanitaires mises en œuvre dans les camps sahraouis.
En outre, afin de réduire encore les risques de détournement de l’aide, la Commission organise régulièrement des visites de suivi dans les camps et ne finance que des projets pour lesquels un système de suivi rigoureux est en place. Elle exige également des organisations internationales qui reçoivent des fonds de l’UE qu’elles présentent à la fois un rapport descriptif et un rapport financier finaux pour prouver que l’aide humanitaire a bien été fournie.
Toute allégation d’irrégularité fait l’objet d’une vérification approfondie. Dans ce contexte, la Commission n’a décelé à ce jour aucune preuve de détournement de l’aide.
L’UE reste fermement résolue à préserver la stabilité et la sécurité au Sahel et dans l’ensemble de la région. Elle ne dispose pas d’informations sur une éventuelle collaboration entre le Polisario et des groupes terroristes dans la région. L’UE continuera de suivre de près l’évolution de la situation.