Nairobi laisse la voie libre aux Comores pour la présidence de l’Union africaine en 2023, selon Africa Intelligence qui précise que plus aucun obstacle ne devrait couper la route de l’archipel des Comores pour occuper la tête de l’institution panafricaine.
C’est fait. Le Kenya n’ira pas plus loin dans sa bataille pour empêcher les Comores de prendre la première vice-présidence du bureau de l’Union africaine (UA) au nom de la région Afrique de l’Est. Ainsi, en février 2023, le chef de l’Etat comorien Azali Assoumani deviendra – sauf ultime retournement de dernière minute – le président de l’institution panafricaine lors de la conférence des chefs d’Etat. Cette décision du Kenya a été communiquée par son président William Ruto à son homologue comorien lors du sommet Etats-Unis-Afrique organisé mi-décembre à Washington, poursuit la même source.
Pourtant, plusieurs rendez-vous manqués entre les deux hommes ont récemment crispé les Comoriens au sujet de l’UA. Ruto et Assoumani se sont d’abord rencontrés à New York, lors de l’assemblée générale des Nations unies. Ils se sont ensuite recroisés en Egypte, à Charm el-Cheikh, lors de la COP27 en novembre mais se sont ratés à Niamey, au Niger, lors d’une rencontre de l’UA à laquelle Ruto n’a finalement pas participé. Chaque fois, le président kenyan bottait en touche sans transmettre de message clair à son homologue, qui s’était pourtant déclaré le premier dans la course.
Pourquoi arrêter le combat ?
Ruto a finalement déposé les armes étant donné l’implication déjà très forte du Kenya dans plusieurs médiations, menées par l’ancien président Uhuru Kenyatta (2013-2022) sur l’Ethiopie ainsi que les pourparlers accueillis depuis 2022 sur l’est de la RDC. De plus, le Kenya a occupé un siège à deux reprises, entre 2017 et 2020 puis entre 2020 et 2022, au Conseil de paix et sécurité de l’UA, laissant des équipes épuisées. Enfin, la décision de barrer le chemin aux Comores avait été prise par Kenyatta. Ruto ne se sent pas comptable de ce choix, d’autant plus que son prédécesseur ne l’a pas soutenu pour les élections, privilégiant l’ancien premier ministre Raila Odinga.
La candidature kenyane n’était pas forcément bien vue par nombre de pays d’Afrique de l’Est ayant parfois le sentiment que le pays avait déjà remporté suffisamment de batailles diplomatiques récentes. En 2020, Nairobi s’était imposé face à Djibouti pour devenir membre non-permanent du conseil de sécurité de l’ONU pour les années 2021 et 2022, au nom de l’Afrique de l’Est.
Source Africa Intelligence