Exportateur de phosphates, le Maroc met à profit sa première ressource naturelle pour rallier des soutiens diplomatiques à sa position sur le dossier du Sahara occidental, selon des analystes.
Pour la deuxième année consécutive, le royaume enregistre des recettes records grâce aux exportations de phosphates, bénéficiant de l’envolée des prix de ce minerai vital pour la sécurité alimentaire de l’Afrique depuis les perturbations liées à la guerre en Ukraine, pays envahi par la Russie.
Les roches phosphatées sont exploitées depuis 1921 au Maroc, ainsi qu’au Sahara occidental qui fournit 8 % de la production nationale.
« Tensions géopolitiques »
Les prix des engrais, dont la Russie est le premier exportateur mondial, se sont envolés boostés par les sanctions occidentales contre Moscou, et de la hausse des cours du gaz naturel, élément essentiel dans leur fabrication.
Mais la production internationale reste limitée et « les tensions géopolitiques pourraient imposer de nouvelles contraintes d’approvisionnement à court terme », a relevé l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture.
Dans ce contexte, le phosphate est devenu une « arme » aux mains du Maroc pour tenter régler en sa faveur la sale guerre qu’elle mène aux sahraouis.
Les engrais sont le « joker la diplomatie marocaine » tandis que l’OCP, l’organisme qui gère cette ressource minière, en est devenu le « bras économique », analyse la presse locale.
Le Makhzen n’a pas hésité a rappeler une cargaison de 50.000 tonnes d’engrais destinée au Pérou, selon des médias, après que ce pays a rétabli ses relations avec la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée par les indépendantistes.
Courtisé par le Brésil et le Japon, l’OCP intensifie sa présence internationale, en particulier sur le continent africain où il est implanté dans 16 pays et compte 12 filiales.
Il a inauguré une usine de mélange d’engrais au Nigeria et a signé un contrat pour en installer une autre en Ethiopie.
L’OCP envisage de consacrer 4 millions de tonnes d’engrais « pour soutenir la sécurité alimentaire en Afrique » en 2023. Et ce, après avoir exporté 500.000 tonnes de phosphates vers des pays africains cette année, soit gratuitement, soit à des prix préférentiels.
« Le Makhzen a lancé depuis quelques années des projets de coopération économique avec plusieurs pays africains, notamment ceux qui soutiennent l’action légitime du Front Polisario », dit un commentateur politique marocain.
« C’est une manière de se rapprocher et peut-être d’amener ces pays à changer de position dans le futur., dira t-il »
Il est clair, qu’à bout de ressources, le Maroc tente par tous les moyens de faire admettre sa thèse d’autonomie aux pays africains qui soutiennent, presque tous, la solution de l’autodétermination conformément aux résolutions de l’ONU et sous son égide. Mais peine perdue, la cause sahraouie est, si juste, et la RASD, l’une des dernières colonies au monde que les Pays africains et nombreux pays de l’Amérique du Sud, bien au fait des fourberies marocaines, soutiennent sans réserves, ayant eux-mêmes, été colonisés et ont subi les atrocités du colonialisme dans leur chair et dont les séquelles s’en ressentent à ce jour.
Hakim.G avec afp
Décidément, le Makhzen ne cessera jamais ses manigances !