Lancé depuis 2005 et pratiquement achevé, le palais de culture de Hai Sabah est à l’état d’un abandon total. 16 longues années et sa réalisation a connu déboires sur déboires.
Au départ, c’est un palais des congrès qui était prévu pour abriter la conférence internationale « GNL 16 » tenue en avril 2010 à Oran, mais lors d’une de ses visites à la ville en 2007, Bouteflika remis les pendules à l’heure et décida de le disqualifier en simple palais de culture vu son peu d’envergure. Depuis, les carences de l’administration et des entreprises engagées ont fait que cette infrastructure qui a couté des milliards, d’un apport certain pour le secteur de la culture et pour la ville, s’effrite peu à peu au grand dam de nombreux citoyens qui s’interrogent sur ce genre de gestion laxiste et répréhensible.
Le nouveau wali est interpellé, donc, pour dépoussiérer ce dossier et lui trouver une solution parce que l’endroit commence à dépérir.
Ci-dessous, un article détaillé sur le sujet paru en juin 2017 sur Ouest Tribune:
« A cause d’une entreprise se disant influente
Le palais de la culture de Hai Es-Sabah connait encore un retard préjudiciable
Cette fois, les choses sont claires car nous nous sommes rapprochés du maître de l’ouvrage pour nous enquérir de la situation de ce projet qui traîne depuis 2005 et qui a connu un avancement appréciable au cours de l’année 2016.
A la DAL, on nous informe que les raisons de l’arrêt du chantier sont dues à l’inefficacité d’une entreprise qui a fait l’objet de deux mises en demeure (voir photos ci-contre) avant la réalisation à ses torts exclusifs. La procédure est d’ailleurs en cours d’élaboration.
D’abord, il y a eu le bureau d’études BET BATNA qui, au départ a scindé le projet en 19 lots attribués à 19 entreprises différentes rendant la réalisation presque impossible, ce qui s’est soldé par la résiliation de la convention avec celui-ci.
Ensuite, cette entreprise, qu’on dit influente, il n’y a qu’à voir le nombre de marchés qu’elle possède uniquement à Oran, comme celui du tribunal administratif du boulevard Millénium qui, lui aussi, est, étrangement, à l’arrêt avant de lui attribuer l’énorme projet des 1000 logements AADL d’Ain Turc. Cette société, même avertie par voie de presse sur les trois lots qu’elle réalise au palais de la culture n’a pas daigné donné suite, puisque les ingénieurs de la DAL se sont déplacés il y a une semaine et ont dressé un constat de carence quant au renforcement du chantier par des moyens humains et matériels et la levée de nombreuses réserves constatées comme sur le lot « enduits-peinture » ou le maitre de l’ouvrage a relevé pas de 90 % de malfaçons qui ont été réglées rubis sur ongles alors que les travaux devaient être refaits, sur instruction du wali partant. Quant au lot « plomberie-sanitaire », si la tuyauterie n’est qu’à 30 % de réalisation, le réseau d’incendie, lui, n’a même pas été entamé. Enfin pour les gros-œuvres, seulement un taux de 55 % est constaté.
Aux dernières nouvelles, le contrat devra être résilié et une consultation restreinte lancée dans les plus brefs délais pour pallier aux défaillances de cette entreprise qui totalise une bonne dizaine de projets et dont le gérant se targue d’être bien épaulé.
Au détriment bien sur, de l’état et du pauvre citoyen qui n’est pas prêt de voir ce palais achevé ».
Hakim Ghali
Juin 2017