En France, l’Algérie occupe une place singulière dans l’imaginaire politique et médiatique.

Plus de soixante ans après l’indépendance, elle continue de susciter des rancunes. Pourquoi certains médias français s’attaquent-ils régulièrement à l’Algérie ?  C’est le cas de BFMTV, du magazine Le Point et du journal Le Figaro.

La chaîne BFMTV dont l’actionnaire principal est Patrick Drahi, l’homme d’affaires franco-israélien, est un média ouvertement anti-algérien. Ce média télévisuel appartient au groupe Altice Média qui possède plusieurs chaînes d’information, dont RMC Découverte, RMC Story et BFM Business.

Le Point est aussi constamment versé sur une ligne éditoriale anti-algérienne. Son propriétaire est le Groupe Artémis, la holding de la famille Pinault. Il est dirigé par François Pinault, milliardaire français, fondateur du groupe de luxe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, etc.).

L’autre média qui s’attaque souvent à l’Algérie est le Figaro, propriété du Groupe Dassault. Son actionnaire principal est la famille Dassault, connue pour le groupe industriel et aéronautique Dassault Aviation.

Parmi ceux qui s’attaquent régulièrement à l’Algérie, l’extrême droite xénophobe en a fait une ligne constante : cultiver une nostalgie à un passé colonial regretté et une immigration honnie. À chaque débat sur l’immigration, la sécurité ou l’identité française, l’Algérie revient comme un bouc émissaire.

Les discours de certains médias d’extrême droite,  qu’ils se réclament du Rassemblement national ou de mouvances plus radicales, associent l’Algérie non seulement à l’histoire coloniale, mais aussi à une prétendue menace culturelle ou religieuse.

C’est une manière de raviver la nostalgie de « l’Algérie française », tout en désignant les Français d’origine algérienne comme les héritiers d’une « altérité qu’il faudrait contenir ». Cette rhétorique médiatique nauséabonde s’appuie sur des ressorts xénophobes connus : la peur de l’Autre, la stigmatisation de l’islam et la simplification d’une histoire coloniale où la France tente d’oublier qu’elle a commis un génocide en Algérie durant 132 ans.

Les médias d’extrême droite utilisent l’Algérie comme repoussoir identitaire pour nourrir un récit odieux fondé sur la fracture, la perte et le ressentiment. En ciblant l’Algérie, ces médias s’adressent aussi à une partie de leur lectorat et électorat, marqué par la mémoire douloureuse de la guerre d’indépendance, notamment parmi les pieds-noirs et les anciens militaires de la France coloniale. Mais cette obsession va au-delà du passé.

Dans un contexte où la société française est en proie à une crise identitaire, l’Algérie devient un prétexte tout trouvé pour attaquer les Français issus de l’immigration maghrébine, et plus largement pour remettre en cause la diversité.

Le discours politique se mue alors en arme culturelle : critiquer l’Algérie, c’est souvent viser indirectement des millions de citoyens français. Pourtant, ce récit univoque et raciste occulte une autre réalité : la France est confrontée à la plus grave crise politique et économique de son histoire.

La dette de la France a atteint le niveau record de 3 416 milliards d’euros, soit 115,6 % du PIB.  Au fond, si ces médias xénophobes s’en prennent si souvent à l’Algérie, c’est parce qu’ils sont le miroir de leurs obsessions : la peur de la différence, la nostalgie du passé, et faire diversion en tentant de faire oublier les difficultés de la France qui face à la crise économique et politique du présent.

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