La décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’importer immédiatement 10.000 bus neufs marque un tournant majeur dans la politique de modernisation du transport public.
En engageant rapidement le gouvernement, le chef de l’Etat entend non seulement renouveler un parc vieillissant, mais aussi renforcer la sécurité routière et redonner confiance aux usagers face aux drames récurrents du transport collectif.
Définition des modalités et des conditions finales
Le Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb, a présidé, ce mardi au Palais du gouvernement une réunion consacrée à la mise en œuvre effective de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relative à l’importation immédiate de 10.000 bus neufs destinés au transport de voyageurs. Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des instructions données par le Chef de l’État lors de la réunion qu’il avait présidée le 26 août dernier et qui avait été consacrée au secteur des transports, à la suite du grave accident de bus ayant coûté la vie à plusieurs citoyens.
En plus de la question du renouvellement du parc, le Président Tebboune avait alors insisté sur un train de mesures visant à renforcer la sécurité routière et à responsabiliser l’ensemble des intervenants. Les travaux de la réunion ont porté sur la définition des modalités et des conditions finales de cette vaste opération, notamment en matière d’importation, de fabrication locale, de commercialisation et de financement.
Remplacer progressivement les véhicules vétustes
Ont pris part à la rencontre des représentants des ministères de la Défense nationale, de l’Industrie, des Transports ainsi que de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. L’objectif affiché est d’assurer un déploiement rapide et efficace de cette flotte de bus neufs afin de remplacer progressivement les véhicules vétustes qui constituent une source majeure de risques pour les voyageurs et d’améliorer la qualité du service public de transport.
Lors de la réunion présidée la semaine précédente par le chef de l’Etat, il a été permis de dégager une vision globale pour la modernisation du secteur. Outre l’importation immédiate de 10.000 bus, il a été décidé l’acquisition de grandes quantités de pneus, la mise en place d’une nouvelle législation sur la circulation routière et l’imputation systématique de la responsabilité civile aux auteurs d’accidents. Cette responsabilité a vocation à être étendue à d’autres parties impliquées, notamment les auto-écoles, les organismes de contrôle technique et les entreprises chargées de la réalisation et de l’entretien des routes.
Une démarche globale de modernisation
Le Chef de l’État avait également insisté sur la nécessité de renforcer les contrôles routiers, de soumettre les conducteurs professionnels à des dépistages périodiques de drogues et de substances psychotropes et de doter la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale de moyens supplémentaires pour lutter contre le « terrorisme routier ». Dans la foulée de ces orientations, le ministre des Transports, Saïd Sayoud, avait présidé une réunion de travail consacrée à la concrétisation des directives présidentielles. Cette rencontre, tenue en présence de cadres supérieurs du ministère, des responsables de la mobilité et de la logistique ainsi que des dirigeants du Groupe de transport terrestre de voyageurs (TRANSTEV), a permis d’examiner les modalités pratiques de mise en œuvre du plan. Les discussions ont porté sur le renouvellement du parc à travers l’importation des bus, mais aussi sur la réforme du système de délivrance du permis de conduire, la généralisation des contrôles techniques rigoureux et l’élaboration de textes réglementaires plus contraignants.
Le ministre a rappelé que le processus de modernisation du transport terrestre s’inscrit dans une approche intégrée, combinant sécurité, efficacité et durabilité, avec un suivi régulier de l’application des mesures sur le terrain. La décision d’importer 10.000 bus s’inscrit ainsi dans une démarche globale de modernisation et de sécurisation du transport public de voyageurs. Elle répond à une double exigence : garantir aux citoyens des moyens de transport sûrs et modernes et mettre fin à l’utilisation de véhicules obsolètes, souvent responsables d’accidents graves. À travers l’implication directe du Premier ministre par intérim et la mobilisation du ministère des Transports, le gouvernement entend donner un signal fort : la sécurité des voyageurs et la modernisation du parc automobile figurent désormais au rang des priorités nationales. Horizons