Un dysfonctionnement profond frappe les services de la direction de l’éducation de Tizi Ouzou, où les enseignants ne savent à quel saint se vouer en ce début d’exercice 2025-2026 puisque des files d’attente interminables formées d’enseignants qui affluent dès les premières heures de la matinée devant les services.
Ce qui est révélateur d’un embarras profond. Dès la première heure de la matinée le bureau concerné était fermé alors qu’une file d’attente de plus de trente enseignantes patientait déjà depuis 6h30, dans des conditions difficiles, simplement pour récupérer la décision d’affectation.
Alors qu’Il est inadmissible qu’à une époque où l’on ne cesse de parler de transition numérique et de modernisation de l’administration, les pratiques demeurent figées dans des méthodes archaïques.
La question qui se pose est simple : à quoi sert la numérisation si les services continuent de fonctionner selon des logiques d’un autre âge ? L’enseignant, censé être au cœur du système éducatif, se retrouve humilié par des procédures bureaucratiques lourdes, marquées par le retard, le manque d’organisation et parfois même un comportement désinvolte de certains agents.
L’épisode où un fonctionnaire demande à une foule d’enseignants de « descendre au hall » comme s’il s’agissait d’un espace privé témoigne d’un déficit de considération et d’un rapport hiérarchique déséquilibré entre administration et usagers.
À l’heure où l’on parle de « bonne gouvernance » et de « service public de qualité », de telles scènes sont indignes. Elles traduisent un retard flagrant dans la mise en place de solutions numériques simples qui permettraient d’envoyer les affectations par voie électronique et de faciliter l’installation des enseignants dans leurs établissements.
En 2026, persister dans ces pratiques relève d’un véritable paradoxe. Il est temps que les responsables de l’éducation à Tizi-Ouzou et ailleurs engagent une réforme organisationnelle réelle, fondée sur la numérisation effective, la transparence et surtout le respect dû aux enseignants. Car moderniser l’école commence par moderniser son administration.
Une enseignante qui a vécu le martyr avec ce mode d’exercice révéla « Hier, je me suis présenté dès 6h00 du matin devant le portail, uniquement pour récupérer mon affectation. Je suis venue d’une autre wilaya, et sincèrement, j’ai été choqué par la manière dont les enseignants sont accueillis ici à Tizi-Ouzou. Après avoir parcouru tant de kilomètres, je pensais simplement récupérer un document. Pourtant, j’ai été contrainte de faire des allers-retours incessants entre l’établissement et l’académie. C’est une véritable perte de temps et une grande source de stress », avant d’ajouter « J’ai constaté un manque flagrant d’organisation et beaucoup de négligence.
À Tizi-Ouzou, la numérisation est presque inexistante, alors que d’autres wilayas sont avancées dans ce domaine.