L’interdiction vise deux ministres israéliens d’extrême droite qui soutiennent le mouvement des colons israéliens, la poursuite de la guerre et la déportation des Palestiniens. L’ambassadeur israélien aux Pays-Bas sera également convoqué.
Deux ministres israéliens d’extrême droite seront bientôt interdits de séjour aux Pays-Bas. Une décision prise en réaction aux violations des droits de l’Homme commises par Israëldans la bande de Gaza.
L’interdiction vise le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, deux partenaires clé de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Cette annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Caspar Veldkamp, dans une lettre envoyée aux législateurs, dans laquelle il déclare que « la guerre à Gaza doit cesser ». « Ils ont incité à plusieurs reprises les colons à la violence contre la population palestinienne et ont appelé à un nettoyage ethnique dans la bande de Gaza », est-il également écrit dans cette lettre.
Les deux ministres israéliens soutiennent le mouvement de colonisation israélien et sont favorables à la poursuite de la guerre entre Israël et le Hamas, en facilitant ce qu’ils appellent « l’émigration volontaire », soit la déportation de Palestiniens. Ils prônent également la construction de colonies juives à la place.
Bezalel Smotrich a déclaré que les dirigeants européens se soumettaient « aux mensonges de l’islam radical » et que les Juifs risquaient de ne plus pouvoir vivre en sécurité en Europe à l’avenir. De son côté, Itamar Ben-Gvir a assuré qu’il continuerait de travailler et qu’en Europe, « un ministre juif est indésirable, les Juifs boycottés et les terroristes libres ».
L’ambassadeur d’Israël aux Pays-Bas convoqué
Aux Pays-Bas, la population fait pression sur le gouvernement, qui se prépare aux élections prévues en octobre, pour qu’il change de cap quant à la politique israélienne. La semaine dernière, des milliers de personnes ont manifesté dans les gares du pays portant des casseroles et des poêles en signe de pénurie alimentaire à Gaza.
Outre les sanctions visant les deux ministres, le gouvernement néerlandais convoquera l’ambassadeur d’Israël afin d’exhorter Benjamin Netanyahu à « prendre immédiatement des mesures conduisant à une amélioration substantielle et rapide de la situation humanitaire dans l’ensemble de la bande de Gaza », a également écrit Caspar Veldkamp.
Une prise de conscience européenne D’autres pays ont déjà pris des sanctions à l’encontre de personnalités politiques israéliennes. Au début du mois, la Slovénie a interdit à ces deux mêmes ministres d’entrer sur son territoire, en réaction à l’absence d’action commune des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne contre Israël.
Des mesures similaires ont été prises le mois dernier par le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Norvège, qui ont imposé des sanctions financières aux deux hommes.
Ce mardi, les dirigeants européens se réuniront à Bruxelles pour discuter de la réponse que l’Union européenne doit apporter, notamment concernant l’accord commercial entre l’Union et Israël. Les Pays-Bas souhaitent qu’une partie de cet accord soit suspendue. Mi-juillet, l’UE avait refusé de sanctionner Israël.
De son côté, Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre.
Plus de 60 000 morts à Gaza Sous la pression internationale, Israël a annoncé, ce week-end, des pauses humanitaires, des largages aériens et d’autres mesures destinées à accroître l’aide apportée aux Palestiniens de Gaza. Mais les habitants de l’enclave affirment que rien ou presque n’a changé sur le terrain. Israël n’a pas précisé combien de temps dureraient ces dernières mesures.
L’État hébreu continue d’accuser le Hamas de détourner l’aide humanitaire destinée aux civils, sans apporter aucune preuve. L’ONU nie que le pillage de l’aide soit systématique et affirme qu’il diminue ou s’arrête complètement lorsque suffisamment d’aide est autorisée à entrer à Gaza.
Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, sont actuellement recherchés par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Ils sont accusés d’avoir utilisé « la famine comme méthode de guerre » en restreignant l’aide humanitaire et d’avoir délibérément pris pour cible des civils dans le cadre de la campagne menée par Israël contre le Hamas à Gaza. Les États membres de la CPI sont tenus d’arrêter ces hommes s’ils arrivent sur leur territoire.
Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 60 000 personnes, en majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, jugé fiable par l’ONU. Euronews