Les Italiens votent depuis dimanche, et jusqu’à ce lundi soir, pour dire « oui » ou « non » à une mesure visant à faciliter l’obtention de la nationalité, en réduisant le délai nécessaire de présence en Italie de dix à cinq ans.

La gauche soutient la réforme et s’oppose au gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni, qui a fait de la lutte contre l’immigration sa priorité.

Depuis dimanche 8 juin, et jusqu’à lundi soir, les citoyens italiens sont appelés aux urnes pour un référendum autour de cinq questions regroupées en deux thèmes : l’assouplissement des règles d’obtention de la nationalité italienne et l’abolition de lois libéralisant le marché du travail. Et c’est le premier sujet qui divise le plus le pays.

Actuellement, selon une loi de 1992, un résident non-européen sans lien de mariage ni de sang avec l’Italie doit y vivre pendant dix ans avant de pouvoir demander la naturalisation, processus qui peut ensuite prendre des années.

La proposition soumise à référendum propose de réduire ce délai à cinq ans, ce qui alignait l’Italie sur l’Allemagne et la France. Outre la condition de durée de résidence, la loi italienne exige actuellement que le demandeur prouve qu’il est intégré dans la société, qu’il dispose d’un revenu minimum, qu’il n’a pas de casier judiciaire et qu’il a une maîtrise suffisante de la langue italienne. Autant de critères que le référendum ne propose pas de toucher.

La citoyenneté peut aussi être acquise par le mariage avec un citoyen italien, ou sur le principe du « ius sanguinis » (droit du sang), selon lequel un enfant né d’un père italien ou d’une mère italienne, même à l’étranger, devient automatiquement un citoyen italien. Mais contrairement à d’autres États européens, le fait d’être né de parents étrangers en Italie ne garantit pas automatiquement la citoyenneté : un mineur ne peut la demander qu’à l’âge de 18 ans, à condition d’avoir vécu légalement et sans interruption en Italie depuis sa naissance.

Cette loi a créé une zone d’ombre pour des centaines de milliers de personnes nées en Italie de parents étrangers – ou arrivées dans le pays alors qu’elles étaient enfants – qui, après des années, n’ont toujours pas obtenu la citoyenneté.

Ainsi, si cette réforme est adoptée, elle pourrait bénéficier jusqu’à 2,5 millions de personnes, estiment les partisans du « oui », soutenus par le Parti démocrate (PD, centre-gauche), principale force d’opposition en Italie. C’est cette opposition qui est à l’origine du référendum.

En septembre dernier, l’initiative avait recueilli plus de 500 000 signatures, forçant ainsi le gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni à l’organiser, comme le stipule la loi.

Selon Riccardo Magi, secrétaire de +Europa (centre-gauche) cité par Euronews, le référendum permettrait de modifier une loi « ancienne et injuste » qu’aucun gouvernement des 30 dernières années « n’a eu la volonté politique de modifier ». La législation actuelle oblige, d’après lui, des centaines de milliers de filles et de garçons nés ou élevés en Italie à vivre comme des étrangers dans ce qui est aussi leur pays ».

Selon Meloni, la loi actuelle est « excellente »                                                             La cheffe du parti Fratelli d’Italia, arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants, s’est déclarée « absolument contre » cette mesure. Selon Giorgia Meloni, la loi actuelle sur la nationalité est « excellente » et « très ouverte ». « Nous sommes l’une des nations européennes avec le plus grand nombre de naturalisations », a-t-elle souligné cette semaine.

Selon Eurostat, Rome a accordé en 2023 la nationalité italienne à 213 500 personnes, soit un cinquième des naturalisations dans l’Union européenne (UE). Plus de 90% d’entre elles étaient originaires de pays hors de l’UE, principalement d’Albanie et du Maroc, ainsi que d’Argentine et du Brésil.

En mars, le gouvernement avait publié un décret afin de limiter l’accès à la naturalisation par lien de sang, ne rendant éligible que les étrangers ayant des grands-parents ou des parents italiens, alors qu’auparavant, l’ascendance pouvait remonter jusqu’à l’arrière-arrière-grands-parents. Ce décret est devenu loi en mai après approbation du Parlement italien.

Une cinquantaine de migrants, dont une femme venant d’accoucher, secourus sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie                                               Pendant ce temps, cinquante-quatre migrants ont été secourus dans la nuit de samedi à dimanche sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale.

Selon l’ONG Open Arms qui a porté secours aux exilés, une femme qui venait d’accoucher et plusieurs enfants faisaient partie du groupe. Ils sont restés bloqués trois jours sur la plateforme après le naufrage de leur embarcation.

« Cinquante-quatre migrants, dont plusieurs enfants et une femme qui venait d’accoucher, ont été secourus dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 juin, par le voilier Astral de l’ONG espagnole Open Arms, sur une plateforme pétrolière au large de la Tunisie, en Méditerranée centrale. Le groupe d’exilés se trouvait là depuis trois jours, à la suite du naufrage de leur canot pneumatique parti mardi de Libye », a expliqué Open Arms dans un communiqué.

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