Selon un communiqué de la présidence de la république algérienne, le chef d’Etat Abdelmadjid Tebboune et Rodolphe Saadé,se sont entrevus au palais présidentiel d’Alger, ce lundi 2 juin.
L’hôte de l’Algérie en l’occurrence le président-directeur général (PDG) de l’armateur français CMA CGM, Rodolphe Saadé, a été reçu au Palais d’El Mouradia dans la perspective de négocier « différents projets » alors que toutes les coopérations officielles entre la France et l’Algérie sont interrompues. « Nous croyons beaucoup dans le développement de l’Algérie, je pense qu’elle a un véritable potentiel », a déclaré l’emissaire français à la télévision algérienne, après cette entrevue. Avant d’expliquer : « Nous allons essayer de surmonter les difficultés opérationnelles et d’avancer dans la bonne direction », précisera le patron du Groupe maritime français de transport de conteneurs et de fret, sans donner de détails la teneur de ces projets.
Notons, que la compagnie maritime CMA CGM a dégagé, durant le premier trimestre, un bénéfice net en hausse de 43 % à 1,1 milliard de dollars (1 milliard d’euros). M. Saadé qui devait déjà venir en Algérie vers la mi-avril, a vu son voyage reporté à la suite d’un regain de tensions entre Paris et Alger, généré par la crise diplomatique entre les deux pays qui a vu l’expulsion de plusieurs diplomates de part et d’autre.
Le groupe CMA CGM a prévu « plusieurs milliards d’euros d’investissements à moyen terme, à travers la construction d’infrastructures portuaires modernes, des terminaux de conteneurs et une implication directe dans la gestion logistique », selon le hôte d’El Mouradia, qui expliquera qu’une ligne maritime entre Marseille et Oran, gérée par La Méridionale, filiale de CMA CGM, serait également envisagée, selon un projet qui pourrait générer plus de 2 000 emplois directs, selon le quotidien francophone.
Déjà présent au niveau de neuf ports algériens, surtout Alger, Annaba, Béjaïa, Skikda et El Ghazaouet, CMA CGM souhaite passer à un palier supérieur, en s’arachant la gestion complète d’un terminal stratégique au niveau de la capitale de l’Ouest algérien.
Ceci dans le sillage des vives tensions qui affectent depuis plus de dix mois les relations entre l’Algérie et la France. Depuis que le président français, Emmanuel Macron, a décidé, à la fin de juillet, de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Polisario sont soutenus par Alger.
Une crise qui a été aggravée par l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à la mi-novembre, puis l’avènement de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase lors duquel Alger a refusé l’extradition des influenceurs refoulés par la France pour des menaces à l’encontre d’opposants algériens.