En Algérie, les demandeurs de visa Schengen sont régulièrement confrontés à des problèmes de créneaux de rendez-vous auprès des consulats. Ce problème a donné lieu à l’émergence d’un marché parallèle lucratif, impliquant des pratiques frauduleuses.

Une récente enquête a permis de démanteler un réseau spécialisé dans le piratage des systèmes de réservation de rendez-vous pour les visas. Ce réseau, ciblant notamment le consulat d’Espagne à Alger, utilisait un logiciel malveillant pour contourner les protocoles de sécurité.

L’affaire a débuté en juillet 2023, lorsqu’une plainte a été déposée par le consulat d’Espagne à Alger auprès de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Les enquêteurs ont découvert que les membres du réseau utilisaient un logiciel conçu pour s’attribuer frauduleusement des créneaux de rendez-vous.

Ces créneaux étaient ensuite revendus à des particuliers et à des agences de voyages pour des sommes allant de 10 000 à 50 000 dinars algériens. Les investigations ont permis d’identifier quatre suspects âgés de 23 à 39 ans, originaires de différentes wilayas, dont Alger et Djelfa.

Les principaux accusés, surnommés « Yanis Visa », ont même fourni une version d’essai du logiciel malveillant pour attirer des acheteurs potentiels, tout en demandant des paiements via des virements postaux. Pour opérer, les fraudeurs ont développé un logiciel malveillant capable de contourner les systèmes de sécurité des plateformes de réservation des rendez-vous consulaires. Grâce à ce logiciel, ils ont pu monopoliser les créneaux disponibles pour ensuite les redistribuer moyennant un paiement.

Les enquêteurs ont utilisé une approche astucieuse pour infiltrer le réseau : ils ont prétendu vouloir acheter le logiciel et ont ainsi obtenu des preuves sur son fonctionnement. Cette stratégie a permis d’identifier les comptes bancaires utilisés pour recevoir les paiements.

Un préjudice pour les demandeurs de visa légitimes                                           Cette fraude a des conséquences directes sur les demandeurs de visas. En monopolisant les rendez-vous, le réseau a rendu encore plus difficile l’accès aux créneaux pour les demandeurs légitimes. Ces pratiques alimentent également la frustration des citoyens face à un système déjà perçu comme opaque et inaccessible.

Le marché noir des rendez-vous est une problématique récurrente dans plusieurs pays, mais cette affaire illustre l’ampleur que peut prendre une telle fraude lorsqu’elle est organisée à grande échelle.

Les suspects arrêtés dans le cadre de cette enquête sont actuellement placés sous contrôle judiciaire. Leur procès, initialement prévu en janvier 2025, a été reporté au 22 janvier pour permettre un examen approfondi des preuves. Les charges retenues contre eux incluent le piratage informatique, la fraude et la revente illégale de services consulaires.

Cette affaire met en lumière les défis auxquels les consulats et les autorités algériennes sont confrontés pour garantir un accès équitable aux services de visa. Elle souligne également l’importance de renforcer les mesures de sécurité numérique pour prévenir de telles fraudes à l’avenir.

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