Alors que le Conseil de la Nation s’apprête à élire son président dans les jours à venir, un nom suscite l’attention et le respect : celui d’Abdelhamid Mahi Bahi. Désigné membre de cette institution par le Président Abdelmadjid Tebboune le 7 juin 2020, cet homme de conviction incarne une figure historique et morale, capable de transcender les clivages et de symboliser l’esprit du Conseil, même face aux futurs membres qui rejoindront l’assemblée à partir du 3 avril 2025. Retour sur le parcours d’un militant, magistrat et ministre dont la vie se confond avec les luttes et les espoirs de l’Algérie indépendante.
Un combattant de la première heure
, Abdelhamid Mahi Bahi plonge très jeune dans le tourbillon de la lutte pour l’indépendance. Engagé au sein de l’Armée de Libération Nationale (ALN), il participe activement à la grève des étudiants de 1956, un moment clé de la résistance algérienne. Son engagement le mène ensuite au MALG (Ministère de l’Armement et des Liaisons Générales), bras clandestin de la Révolution, où il contribue à l’organisation logistique et stratégique de la guerre de libération.
Au service de l’État algérien : De l’université au ministère
À l’indépendance en 1962, Mahi Bahi incarne la génération qui reconstruit le pays. Nommé cadre au ministère de l’Intérieur, il reprend ses études à l’université d’Oran, où il obtient une licence en droit. Ce diplôme marque le début d’une carrière judiciaire exemplaire : magistrat intègre, il se forge une réputation d’homme incorruptible, défendant l’État de droit pendant trois décennies.
En juillet 1992, en pleine décennie noire, son parcours culmine avec sa nomination au poste de ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Un rôle délicat, où il tente de préserver l’équilibre entre stabilité institutionnelle et justice, dans un contexte de crise profonde.
Un symbole de sagesse et de continuité
En juin 2001, Mahi Bahi est désigné membre du tiers présidentiel, une fonction honorifique mais symbolique, réservée aux personnalités nationales dont l’expérience éclaire les institutions. Aujourd’hui, il incarne plus que jamais la mémoire vivante de l’Algérie combattante et le visage d’une intégrité sans faille.
Surnommé « le sage parmi les sages », il représente l’archétype du conseiller éclairé, capable de transcender les divisions pour porter une vision collective. Son éventuelle élection à la tête du Conseil de la Nation serait un hommage à son parcours, mais aussi un message fort : celui d’un État qui s’appuie sur ses fils les plus méritants pour affronter les défis actuels.
L’homme qui murmurait à l’oreille de l’Histoire,Abdelhamid Mahi Bahi est un pont entre l’Algérie des martyrs et celle de 2025, entre la rigueur du droit et les exigences de la gouvernance. Dans un Conseil de la Nation appelé à jouer un rôle stabilisateur, sa présence rappelle que les valeurs de lutte, de justice et de sagesse demeurent le socle d’une nation forte.
Alors que les défis socio-économiques et politiques se multiplient, l’Algérie a peut-être besoin, plus que jamais, de tels symboles d’unité. Et si les sages ont toujours eu leur place dans les conseils des nations, Mahi Bahi semble une fois de plus prêt , pour l’amour de son pays.
Il n’y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent point entendre.
Molière
Abdelkader REGUIG
Ancien Membre du conseil de la Nation
Président de la Fondation Algérie