Ce qu’il faut savoir
« Le monde extérieur ne nous attend pas et il n’attend pas non plus de longues négociations de coalition (…). Nous devons vite redevenir opérationnels pour faire ce qu’il faut sur le plan intérieur, pour redevenir présents en Europe », a déclaré Friedrich Merz, le chef des conservateurs arrivés en tête des élections législatives en Allemagne dimanche 23 février. Il a aussi souhaité la formation d’un gouvernement « aussi vite que possible » afin d’agir face aux défis internationaux du moment. Friedrich Merz, qui a toutes les chances de remplacer Olaf Scholz au poste de chancelier, a aussi affiché comme « priorité absolue » le renforcement de la défense européenne afin que l’Europe atteigne « progressivement l’indépendance vis-à-vis des États-Unis ».
Les citoyens allemands élisaient les membres du Bundestag, le Parlement allemand. Ces législatives anticipées, qui étaient initialement prévues en septembre prochain, ont été convoquées après l’explosion de la coalition gouvernementale menée par Olaf Scholz.
Les conservateurs l’emportent, l’extrême droite deuxième. L’alliance conservatrice entre l’Union chrétienne-démocrate et l’Union chrétienne-sociale (CDU/CSU) menée par Friedrich Merz est arrivée en tête avec 28,5 à 29% des voix, selon les sondages réalisés à la sortie des urnes, publiés par les télévisions publiques ARD et ZDF et relayés par Der Spiegel. Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) est arrivé en deuxième position (entre 19,5 et 20%) et réalise le meilleur score de son histoire (il a été créé en 2013). Les sociaux démocrates du SPD (16,5%) du chancelier sortant Olaf Scholz sont arrivés en troisième position.
L’extrême droite salue son « résultat historique » et veut gouverner. « Nous n’avons jamais été aussi forts au niveau national », a jubilé Alice Weidel, cheffe de l’AfD. Elle a aussi proposé une alliance avec les conservateurs pour gouverner l’Allemagne, ce qu’a exclu Friedrich Merz pendant la campagne. « Notre main sera toujours tendue pour participer à un gouvernement et pour remplir la volonté du peuple », a-t-elle ajouté.
Olaf Scholz dit assumer « la responsabilité » d’une « amère » défaite. « Le résultat des élections est mauvais et j’en assume donc la responsabilité », a concédé le chef de gouvernement sortant devant les militants du SPD, arrivé en troisième position. Olaf Scholz, qui ne s’est pas prononcé sur son avenir, a aussi félicité son rival Friedrich Merz, dont l’alliance conservatrice entre la CDU et la CSU a remporté le scrutin.
Donald Trump évoque un « grand jour pour l’Allemagne et pour les Etats-Unis ». Le président américain Donald Trump a salué sur sa plateforme Truth Social la victroire du camp conservateur et la poussée de l’extrême droite, qu’Elon Musk avait soutenue pendant la campagne. « À l’instar des États-Unis, le peuple allemand en a assez du programme dénué de bon sens qui prévaut depuis tant d’années, notamment en matière d’énergie et d’immigration », a-t-il écrit.
L’immigration au cœur des élections. La question migratoire s’est imposée comme le thème principal de la campagne, après la série d’attaques meurtrièrescommises par des réfugiés ou demandeurs d’asile. Si l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) porte historiquement une ligne anti-immigration, les autres partis ont également durci leur ligne, notamment les conservateurs, prônant entre autres un retour durable des contrôles aux frontières. Franceinfo