Trois euro-députés appartenant au groupe La gauche ont été contraints de rentrer en Espagne jeudi soir après avoir atterri à Laâyoune, capitale du territoire contesté du Sahara occidental, en partie contrôlé par le Maroc, rapporte le média américain POLITICO.
Après l’atterrissage et la descente sur le tarmac, les députés se sont vu refuser le passage par des hommes en uniforme et ont été « violemment contraints de retourner » dans leur avion, ont indiqué les concernés dans un communiqué. « Aucune raison n’a été donnée, ils nous ont juste dit que nous étions persona non grata et que les autorités marocaines nous refusaient le droit d’y aller », a déclaré par téléphone à POLITICO l’euro-député finlandais Jussi Saramo, peu après son retour aux îles Canaries.
Jussi Saramo, l’Espagnole Isabel Serra et la Portugaise Catarina Martins ont affirmé qu’ils étaient en mission d’observation pour surveiller le respect d’une récente décision de la Cour de justice de l’UE annulant les accords sur l’agriculture et la pêche entre l’UE et le Maroc, indique le média américain.
Les députés européens voyageaient à titre personnel, leur visite n’étant pas une mission officielle organisée par le groupe de gauche ou par le Parlement, ont déclaré deux responsables à POLITICO. Dans un arrêt d’octobre 2024, la Cour de justice de l’UE s’est rangée du côté du Front Polisario du Sahara occidental, qui avait fait appel pour l’annulation des accords commerciaux permettant au Maroc d’exporter du poisson et des produits agricoles du territoire annexé vers l’UE, précise la même source.
Le Maroc revendique depuis longtemps la souveraineté sur le Sahara occidental, un territoire côtier d’Afrique du Nord autrefois contrôlé par l’Espagne. Mais l’Algérie voisine soutient le Front Polisario, un groupe qui lutte depuis des décennies pour l’autodétermination de la région. « Nous avons de bonnes relations avec le Polisario mais aussi avec d’autres ONG que nous essayions de rencontrer », a déclaré Saramo. « Le Maroc ne veut pas que nous voyions les violations des droits de l’homme qu’ils commettent au Sahara occidental, qu’ils occupent illégalement », a-t-il ajouté dans un message sur Instagram .