Le milliardaire chargé de couper dans les dépenses fédérales jouit d’un immense pouvoir à Washington. Ce que souligne le magazine “Time” en l’asseyant carrément au bureau du président, à la place de Donald Trump. Pas sûr que ce dernier apprécie.
Time se passe de titre pour montrer Elon Musk assis au Resolute desk, le célèbre bureau du président des États-Unis, un café à la main. À la tête du Doge, le “ministère” de l’Efficacité gouvernementale, l’hyperactif patron de Tesla et SpaceX s’est lancé dans une véritable “guerre contre Washington”, écrit le magazine en titre de son article de une. “Aucun simple citoyen […] n’a exercé un tel pouvoir sur la machinerie étatique aux États-Unis, écrit Time. Jusqu’ici, Musk semble n’avoir de comptes à rendre à personne hormis au président Trump, qui a laissé les mains libres au mécène de sa campagne pour redessiner l’État fédéral conformément à ses priorités.”
L’équipe du Doge a déjà entrepris de démanteler l’USAID, l’agence des États-Unis pour le développement international, et pourrait bientôt s’attaquer au ministère fédéral de l’Éducation (chargé notamment de la diversité). Elle a obtenu l’accès à des données sensibles du système de paiements du ministère des Finances, même si un juge fédéral a émis le 8 février une injonction pour bloquer cet accès. Et ce n’est sans doute que le début de ses coupes dans l’administration fédérale, souligne le magazine.
Trump piqué ? Cette une risque-t-elle de tendre les rapports entre Trump et Musk ? C’est la question que se pose The New York Times, qui rappelle que le magazine Timeconstitue “une obsession de longue date du président”. Depuis les années 1980, Donald Trump voit dans sa couverture une marque de prestige personnel, “au point d’avoir fait réaliser de faux montages le mettant lui-même en scène”.
En tout cas, note le New York Times, Elon Musk a semblé désireux de désamorcer tout agacement présidentiel en postant sur son réseau X le même jour : “J’aime Donald Trump autant qu’un homme hétéro peut aimer un autre homme.”