Boualem Naamane que les médias français nomment «Doualemn » avait été expulsé vers l’Algérie mi-janvier d’où il a été renvoyé en France le soir même.
Rebondissement dans l’affaire Boualem Naamane, « l’influenceur » algérien plus connu sous le pseudo «Ammi Boualem » . La justice a suspendu ce mercredi son expulsion vers l’Algérie au motif que la procédure d’urgence utilisée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau n’était pas justifiée, rapporte Le Figaro.
Un référé-suspension sur l’arrêté d’expulsion avait été déposé par les avocats.
La justice a estimé qu’il ne résultait pas en l’état que sa présence en France «ferait peser un danger imminent pour l’ordre public au point de justifier son expulsion en urgence absolue, alors que l’autorité judiciaire n’a pas estimé utile de le placer en détention provisoire ni même sous contrôle judiciaire», écrivent les juges des référés dans leur ordonnance.
À la suite des faits pour lequel il est poursuivi, cet homme de 59 ans était ressorti libre de garde à vue, avec une convocation pour un procès devant se tenir le 24 février. Son cas ne relevait pas d’une «urgence absolue permettant de priver l’intéressé, avant de l’expulser, de garanties essentielles», appuient les juges.
«Cette décision est un camouflet pour le ministre»
Dans une vidéo sur Tiktok, ce ressortissant algérien avait tenu des propos, au sujet d’un opposant au régime algérien, qui avaient fait l’objet de traductions fluctuantes, initialement présentées par les autorités comme un appel au meurtre. Celle retenue par la justice dans sa convocation au procès relevait une incitation à «attraper» un homme et lui infliger une «correction sévère», selon le document consulté par l’AFP.
«S’il souhaite expulser M. Naamane, le ministre de l’intérieur devra le faire dans le cadre d’une procédure d’expulsion ordinaire», écrit le tribunal administratif dans le communiqué de presse accompagnant la décision. Le ministère de l’Intérieur a un mois pour réexaminer la procédure.
«Cette décision est un camouflet pour le ministre de l’Intérieur, qui a entendu s’affranchir des contraintes minimales de procédure, au service de ses offensives brutales contre les étrangers, surtout les algériens et de son agenda politique, ont déclaré dans un communiqué les avocates de Naamane, Mes Julie Gonidec et Marie David-Bellouard. Une demande de mise en liberté sera déposée dans les plus brefs délais.»
Cette décision conforte celle de l’Algérie consistant en le renvoi de cet individu et qui l’a argumenté des mêmes motifs que la justice française. Le ministère algérien des affaires étrangères avait émis, en son temps, un communiqué qui démontré la suspecte procédure engagée par le sieur Retailleau.