Airbus, EDF, Engie, Thales, Sanofi, Pernod-Ricard… Des filiales d’entreprises françaises ont financé le camp Trump

Des filiales de groupes français aux États-Unis comme le géant de la pharmacie Sanofi ou Pernod-Ricard ainsi que des filiales d’entreprises à capitaux publics comme Airbus, EDF, Engie et Thales ont contribué financièrement à la campagne pour la présidentielle américaine, souvent en faveur du camp républicain, selon une enquête de l’Observatoire des multinationales, publiée mardi 5 novembre sur le média indépendant Basta !.

Une honte. Alors que Donald Trump a revendiqué sa victoire, des entreprises françaises ont bien versé de l’argent à des candidats au Sénat ou à la Chambre des représentants, en privilégiant souvent le camp républicain, a révélé, mardi 5 novembre, une enquête de l’Observatoire des multinationalespubliée sur le média indépendant Basta !. Son auteur a passé au crible les financements politiques des filiales de groupes français aux États-Unis, sur la base des données compilées par OpenSecrets, en se concentrant sur l’argent transitant par les « political action committees » (PACs). Et le résultat est saisissant.

D’autant que ces financements ont, à de nombreuses reprises, eu pour destinataires des hommes ou femmes politiques de la faction la plus extrémiste du Parti républicain, contestataires de la légitimité du scrutin de 2020. Parmi les entreprises qui se sont livrées à ce petit jeu de conciliation avec l’extrême droite américaine, figurent Sanofi, Pernod-Ricard, ou encore des filiales d’Airbus, d’EDF, d’Engie et de Thales.

78 % des financements de Pernod-Ricard consacrés aux Républicains                                                                                                Ainsi, le géant pharmaceutique Sanofi, dont 50 % de la filiale qui produit le Doliprane est cédée à un fonds d’investissement étasunien CD & R, a financé des campagnes électorales, en majorité pour des Républicains. Par exemple, 30 000 dollars ont été donnés à des comités nationaux républicains pour le Sénat et le Congrès. Des campagnes de candidats qui ont refusé de reconnaître le résultat des élections de 2020 ont également été financées par la multinationale, comme celle de John Joyce Lloyd Smucker, Guy Reschenthaler et Mike Kelly dans l’État de Pennsylvanie.

De même, l’entreprise privée Pernod-Ricard a également financé des candidats Républicains qui ont refusé d’accepter la défaite de Donald Trump. Et cette société consacre la majorité de ses financements, qui s’élèvent au total à près de 63 000 dollars, au camp des Républicains (78 %).

Un candidat opposé à l’avortement financé par Engie                                   Mais ce n’est pas tout. Des filiales d’entreprises publiques françaises sont également concernées. Ainsi, le géant de l’aéronautique Airbus, contrôlé conjointement par la France, l’Allemagne et l’Espagne, affiche 276 000 dollars de contributions, dans leur immense majorité en faveur de Républicains, explique l’Observatoire des multinationales.

Élections américaines : le retour de Trump, vers une vague réactionnaire ?                                                                                 Par ailleurs, le PAC d’EDF aux États-Unis a certes versé à 58 % de contributions pour des candidats démocrates. Pour autant, des Républicains alignés sur le déni électoral trumpiste comme Bob Good (Kansas) ou Ben Cline (Virginie) ont également été aidés financièrement. L’auteur de l’enquête note également un versement de 10 000 dollars au comité national républicain pour le Sénat.

Les autres groupes à capitaux publics comme Thales ou Engie ont également versé leur obole aux deux principaux partis états-uniens. Mais certains des candidats républicains soutenus sont des plus problématiques. Ainsi, le géant de l’énergie Engie a financé Jeff Duncan (Caroline du Sud), opposé au droit à l’avortement, hostile à la lutte contre les discriminations à l’école ou aux mesures pour limiter le réchauffement climatique. Enfin, Orano (ex-Areva), dont le PAC déclare seulement 2 500 dollars de dons, a aidé le Républicain Chuck Fleischmann du Tennessee, qui a lui aussi voté contre l’approbation du résultat des élections de 2020. l‘humanité.fr

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