La décision de retrait du Mali de la CEDEAO fait des vagues d’indignation et de protestation dans le milieu des affaires et au sein de la classe politique et même de la société civile.

Jamais une décision n’a suscité autant de réactions surtout négatives que celle du retrait du Mali de la CEDEAO. Les autorités vont-elles faire un rétropédalage en renonçant à cette impopulaire décision ? A quoi peut-on s’attendre de la part des opérateurs économiques, de la classe politique et de la société civile si le retrait venait à être acté ?

Depuis le 28 janvier 2024, date de la publication du communiqué conjoint des trois Etats de l’AES qui ont décidé de se retirer de l’organisation sous régionale, le débat ne cesse d’enfler.

Cette décision n’a pas manqué de susciter l’indignation de ceux qui voient en ce retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO, une manière de contourner les futures sanctions et de se maintenir aussi longtemps que possible au pouvoir sans tenir les élections. C’est désormais ces deux grilles de lectures qui s’affrontent aux grins, dans les salons feutrés et aux ateliers.

Pour les opposants, les trois Etats, les plus pauvres de la sous-région, qui sont sans littoral et dont l’économie est fortement tributaire à l’importation, sont malheureusement ceux qui veulent quitter ce grand ensemble qui fait des émules en Afrique et dans le reste du monde. La CEDEAO est une aubaine pour ces trois pays qui n’ont aucun débouché sur la mer. Elle est une chance, car elle forme un marché de plus de 300 millions d’habitants. La CEDEAO c’est aussi les tarifs douaniers communs à tous les Etats membres, c’est également la libre circulation des personnes et de leurs bien, la CEDEAO c’est enfin une complémentarité et une même communauté de destin.

Les opposants au retrait du Mali de la CEDEAO pensent que cette décision des autorités n’est ni plus ni moins qu’une volonté manifeste de s’éterniser au pouvoir au grand dam du peuple qui souffre déjà le martyre. Ils pensent également que c’est une ruse des autorités pour échapper aux sanctions qui ne sauront plus tarder.

Les autorités vont-elles faire un rétropédalage en renonçant à cette impopulaire décision ? Si tant est que les gouvernants veulent défendre les intérêts matériaux et moraux du peuple malien, en pesant les pour et les contre de leur décision, ils devront avoir le courage de renoncer à cette décision qui va incontestablement à l’encontre des intérêts du peuple. En tout cas si gouverner c‘est anticiper, les
autorités doivent mûrement réfléchir avant d’être désagréablement surprises par la tournure des événements.
Surtout après le meeting de soutien qui n’a pas donné les résultats escomptés tant en terme de mobilisation qu’en slogans galvaniseurs et harangueurs de foule. Le fiasco du jeudi est un signal fort ; il est l’expression d’une certaine lassitude, voir déception du peuple qui a soutenu pendant longtemps sans avoir les dividendes de son soutien.

A quoi peut-on s’attendre de la part des opérateurs économiques, de la classe politique et de la société civile si le retrait venait à être acté ?

Rien qu’à en juger par la rencontre entre le Premier ministre en compagnie de certains membres du gouvernement avec le Conseil National du Patronat du Mali, CNPM, les autorités doivent se rendre compte de l’impopularité, voire de l’inopportunité de leur décision de retirer le Mali de la CEDCEAO. abamako.com

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