Des élus proches de Donald Trump, ajoutant leurs voix à la minorité démocrate de la Chambre, ont évincé le «speaker», lui reprochant d’avoir négocié avec l’opposition un budget provisoire pour financer l’administration fédérale, rapportent des médias américaains.
La majorité républicaine au Congrès n’en est plus une. Une poignée de républicains radicaux a voté mardi 3 octobre dans l’après-midi avec les démocrates pour démettre de ses fonctions le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Cet événement sans précédent dans l’histoire parlementaire américaine intervient deux jours après une manœuvre hardie de McCarthy, qui avait voté avec les démocrates une rallonge budgétaire pour éviter in extremis une fermeture («shutdown») du gouvernement fédéral. Un petit groupe de républicains les plus extrêmes, emmenés par le représentant de Floride Matt Gaetz, ont mis leurs menaces à exécution et demandant un vote contre lui.
Gaetz, qui avait été l’un des opposants les plus déterminés à l’élection de McCarthy au poste de président de la Chambre en janvier dernier, a finalement été l’instrument de sa chute. Leurs rapports étaient ces dernières semaines devenus plus tendus que jamais. À l’issue du vote, Gaetz a qualifié McCarthy de «créature du marais», selon le surnom péjoratif donné à Washington par certains républicains. «Il s’est hissé au pouvoir en collectant l’argent d’intérêts particuliers et en redistribuant cet argent en échange de faveurs», l’a accusé Gaetz, «nous sommes en train de briser la fièvre et nous devrions élire un meilleur président de la Chambre».
Après l’éviction de McCarthy, le représentant de Caroline du Nord, Patrick McHenry a été désigné comme président pro tempore et a suspendu la séance pour permettre aux républicains et aux démocrates de se réunir à huis clos. Le président américain Joe Biden a appelé dans la soirée à une élection rapide d’un remplaçant. «Comme les défis urgents de notre pays ne peuvent pas attendre, (le président) espère que la Chambre élira de façon rapide un nouveau chef», a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, dans un communiqué.
Ce développement est un symptôme de la crise profonde qui déchire le parti républicain. Avec Le Figaro.fr