« Les deux ressortissants français refoulés n’ont demandé aucune autorisation pour la couverture du séisme d’Al Haouz », a souligné le ministre délégué marocain chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lors d’un point de presse à l’issue d’un conseil de gouvernement, précisant qu’ils sont entrés au Maroc pour faire du tourisme, rapporte l’agence officielle du Makhzen (MAP).
Dans ce sens, « le ministre a indiqué qu’il est normal qu’ils fassent l’objet d’un refoulement administratif sur décision des autorités compétentes qui ont, à ce propos, appliqué les dispositions de la loi en la matière ».
Les deux journalistes français n’ont pas fait l’objet d’un refoulement administratif comme le prétend le ministre délégué marocain mais bel et bien expulsés manu militari puisque une dizaine d’agents se sont présentés à leur hôtel à Casablanca et les ont embarqués vers l’aéroport.
Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante, ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi à leur hôtel à Casablanca, «sans explication», a déclaré Müller.
Pendant cinq jours, les deux reporters avaient notamment enquêté sur le roi Mohamed VI et ont rencontré des «personnalités marocaines surveillées», a expliqué Müller à l’AFP. «C’est pour ça qu’on a été arrêtés, il n’y a pas d’autre explication», a-t-il estimé, qualifiant son arrestation de «purement politique». L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, sur la plateforme X (ex-Twitter) «une atteinte brutale et inadmissible à la liberté de la presse».
Les deux journalistes ne couvraient, donc, pas le séisme comme le prétend le ministre du makhzen mais enquêtaient sur les frasques du Roi marocain et sur les autorités et le système sécuritaire comme ils l’ont bien spécifié.
Une dizaine d’hommes en civil les ont amenés à l’aéroport de la ville où ils sont restés plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire avant d’être expulsés, a-t-il ajouté. Sollicitées par l’AFP, les autorités marocaines n’ont pas commenté dans l’immédiat.
https://www.marianne.net/monde/expulsion-de-nos-journalistes-du-maroc-la-reponse-de-marianne-a-la-version-officielle-de-rabat