Par Chloé Sémat/Marianne
Hunter Biden a été inculpé au niveau fédéral, ce jeudi 14 septembre, pour détention illégale d’armes à feu. Une nouvelle fois, le fils du président des États-Unis vient tourmenter la carrière politique de son père, actuellement sous le coup d’une enquête en destitution liée aux magouilles de ce fils cadet.
Mauvaise semaine pour les Biden. Alors que le père est sous le coup d’une enquête en destitution, lancée le 12 septembre par le chef républicain de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy, le fils vient d’être inculpé au niveau fédéral, ce jeudi 14 septembre, pour détention illégale d’armes à feu. Hunter Biden est accusé d’avoir fait une fausse déclaration au moment d’acheter un revolver Colt Cobra, en 2018, en affirmant qu’il ne souffrait pas d’addictions aux drogues. L’ancien avocat a « sciemment fait une fausse déclaration écrite » et s’est retrouvé en possession de l’arme de manière illégale, selon les documents officiels. Ainsi, Hunter Biden, 53 ans, pourrait se retrouver en procès, en parallèle de la campagne électorale pour la présidentielle de 2024, où son père brigue un nouveau mandat. S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison maximale de 25 ans.
Mais ce n’est pas la première fois qu’il interfère dans la carrière politique de son père. Outre le fait qu’il n’a pas payé ses impôts en 2017 et 2018, Hunter Biden aurait conclu des affaires douteuses en Chine et en Ukraine, alors que son père était le vice-président de Barack Obama, entre 2009 et 2017. Les républicains affirment notamment que l’ancien avocat a utilisé la réputation de Joe Biden auprès de ses relations d’affaires.
Lors de la campagne présidentielle de 2020, Donald Trump, alors en difficulté, avait accusé son rival démocrate d’avoir obtenu le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger une entreprise gazière, Burisma, de poursuites pour corruption, alors que Hunter Biden siégeait au conseil d’administration du groupe.
Alcool et drogues
C’est ainsi que le fils Biden est devenu la cible privilégiée de la droite américaine… et c’est justement à propos de ces magouilles que le père se retrouve désormais sous le coup d’une enquête en destitution – le dirigeant démocrate étant accusé d’avoir « menti » au peuple américain. Les élus républicains ont « identifié des allégations sérieuses et crédibles sur la conduite du président Biden », a assuré Kevin McCarthy, accusant le démocrate d’alimenter une « culture de la corruption ». Cette enquête n’a toutefois quasiment aucune chance d’aboutir à la destitution du président des États-Unis. Son parti est majoritaire au Sénat, chambre qui serait appelée à juger Joe Biden s’il était inculpé par les élus.
Pour autant, ce dernier n’a jamais cessé de soutenir son cadet : « Le président et la Première dame aiment leur fils et le soutiennent tandis qu’il continue à reconstruire sa vie », avait par exemple fait savoir la Maison Blanche, le 20 juin dernier.
Le communiqué faisait alors allusion à la lutte de Hunter Biden contre la toxicomanie et l’alcoolémie, racontée dans son livre intitulé Les belles choses (Albin Michel, 2021). Une dépendance qu’il pense liée au grave accident de voiture qui a causé la mort de sa mère – première épouse de Joe Biden – et de sa petite sœur, en 1972. Il assure, depuis 2019, ne plus rien consommer, à la suite d’une intervention de sa seconde femme Melissa et de son père. Cela ne l’a pourtant pas empêché de dépenser 30 000 dollars (28 117 euros) en louant les services de prostituées russes entre 2018 et 2019, comme le révèle le tabloïd américain Washington Examiner en 2022. Ni de posséder des images compromettantes, dévoilées par la fuite de son disque dur en 2019, telles que des preuves de transaction douteuses, des vidéos d’ébats sexuels et de consommation de drogues.