Les députés russes ont adopté vendredi une loi contre les personnes transgenres, interdisant leurs transitions et bannissant notamment leur droit d’adopter des enfants.
« Cette décision protège nos citoyens, nos enfants », a assuré sur la messagerie Telegram Viatcheslav Volodine, le président de la chambre basse du Parlement (Douma), alors que les modifications à l’état civil, les opérations chirurgicales et les traitements hormonaux étaient devenus accessibles en Russie après la chute de l’URSS.
Pour justifier ce projet de loi, Viatcheslav Volodine a assuré vendredi que les opérations chirurgicales pour les réassignations de genre avaient explosé aux Etats-Unis ces dix dernières années.
« Quelle tendance monstrueuse ! C’est une voie qui mène à la dégénérescence d’une nation. C’est inacceptable pour nous », a plaidé M. Volodine.
Devant la Douma, il a aussi soutenu qu’il ne resterait en Russie que « Sodome » si le pays adoptait des lois similaires à celles des pays d’Europe, en référence à cette ville mythique de la Bible associée à la violence et à l’homosexualité.
Le projet de loi a été adopté en troisième et dernière lecture. Il doit maintenant être validé par la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la fédération, puis signé par le président Vladimir Poutine pour entrer en vigueur, deux étapes qui sont généralement des formalités.
« Ennemis du peuple »
Dans un communiqué publié vendredi, la Douma précise que le texte interdit « toute intervention médicale » pour les réassignations de genre, notamment les opérations chirurgicales et les thérapies hormonales.
Le changement de la mention du sexe dans les documents d’identité sera par ailleurs proscrit.
Des exceptions médicales, sur décision d’une commission spéciale, seront possibles en cas « d’anomalies congénitales » chez les enfants ou de maladies génétiques ou endocriniennes, précise la Douma.
Les mariages impliquant une personne transgenre seront « annulés » après l’entrée en vigueur de la loi, précise la Douma. Enfin, les personnes transgenres auront aussi l’interdiction d’avoir la garde d’enfants ou d’en adopter en Russie.
Le vice-président de la Douma et partisan du projet de loi, Piotr Tolstoï, a précisé que cette dernière mesure n’était pas rétroactive et que les personnes transgenres russes ayant déjà adopté des enfants n’en perdraient pas la garde.
L’Espoir Libéré avec Agences