Alors que le sujet agite la classe politique française (majorité et droite) à la veille de l’adoption de la loi sur l’immigration, le traité conclu entre la France et l’Algérie en 1968 fait, décidément, bouger ces derniers temps, beaucoup de monde dans l’hexagone.

D’abord Xavier Driencourt, l’ancien ambassadeur en Algérie qui ouvre le bal le 24 mai dernier dans un entretien au magazine Le Point dans lequel il « réclame » la dénonciation de cet accord, suivi d’Edouard Philippe, ancien premier ministre de Macron qui abonde dans le même sens dans un entretien accordé à « l’Express » et publié lundi 5 juin, il distille plusieurs prises de position contre ce qu’il qualifie « d’immigration du fait accompli » .

Voilà, maintenant, la montée au créneau du président du Sénat, Gérard Larcher qui estime, lui, au micro de France Inter, ce mercredi, « qu’il faut réexaminer le traité de 1968 avec l’Algérie ».

Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, organise notamment l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France, en leur donnant un statut particulier par rapport aux ressortissants d’autres pays. Sauf que pour Gérard Larcher, 55 ans ont passé et les conditions ont changé. Le président Les Républicains du Sénat accuse le texte d’introduire « une espèce de discrimination, par rapport à d’autres pays ». Il considère donc que « ce traité doit être revisité ».

Gérard Larcher regrette, cependant, que le président du parti Horizons (Edouard Philippe) n’ait pas tenu ces propos « en 2018 quand il proposait un texte pour réguler les flux migratoires qui n’a finalement eu aucun effet sur la régulation des flux migratoires ». « Pourquoi n’a-t-il pas répondu [à l’époque] aux propositions faites par la majorité sénatoriale de réguler les flux migratoires par rapport à l’immigration du travail et au regroupement familial ? », s’est interrogé le sénateur Les Républicains des Yvelines.

« Une ligne rouge » sur la régularisation dans les métiers en tension
Gérard Larcher martèle « la nécessité d’avoir une vraie politique migratoire » qui vise à « maîtriser les flux, les orienter et faciliter les politiques d’intégration » alors que le gouvernement souhaite aboutir à une loi sur l’immigration cet automne. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui porte le texte, attend le soutien de la droite et son vote. Gérard Larcher doit le rencontrer mercredi midi et compte rappeler « la ligne rouge » fixée par son parti, à savoir la création d’un nouveau titre de séjour pour les métiers en tension. « Nous ne sommes pas favorables à l’automaticité » d’un tel dispositif pour les métiers en tension, insiste Gérard Larcher. Le président du Sénat soutient qu’il faut d’abord « se préoccuper des gens qui sont hors du travail et des étrangers en situation régulière qui sont aujourd’hui au chômage », rappelant ainsi qu’actuellement il y a en France « 2,8 millions de chômeurs en catégorie A, dont 500 000 étrangers ».

Au fait, qu’est-ce qui fait bouger tout ce joli monde et en plus à la vielle de la visite du président Tebboune programmée pour ce mois de juin ? Aura t-elle lieu ?
Avec L’Obs

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