Coups de feu à Paris : trois morts, profil du suspect, lieux visés… le point sur l’attaque.

Un homme a ouvert le feu sur plusieurs personnes dans le Xe arrondissement ce vendredi. Trois sont décédées selon un dernier bilan de la procureure en début d’après-midi.

Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées ce vendredi à la suite de coups de feu à Paris, rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement. Parmi les blessés, un se trouve en urgence absolue. Le tireur présumé, William M., a été interpellé selon une source policière.

« Il y a trois décédés, une personne en état d’urgence absolue, deux personnes en état d’urgence relative et le mis en cause qui a pu être interpellé, est également blessé, notamment au visage », a confirmé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, lors d’un point presse sur les lieux. Gérald Darmanin est attendu sur place dans les prochaines heures.

Selon nos informations, la fusillade a eu lieu dans le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, au 16 de la rue d’Enghien. Il y a également eu des tirs dans un restaurant et chez un coiffeur, selon Alexandra Cordebard présente sur les lieux.

« On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On s’est réfugiés dans le restaurant avec les salariés », a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone par l’AFP.

Le suspect est un retraité de 69 ans
Le suspect, prénommé William M. et âgé de 69 ans, a ouvert le feu en direction de plusieurs personnes. De nationalité française, il s’agirait d’un retraité de la SNCF, où il exerçait comme conducteur. Lors de son interpellation, les forces de l’ordre ont mis la main sur l’arme qui lui a servi à tirer. On ignore tout pour l’heure de ses motivations. Selon nos informations, cet homme était sous contrôle judiciaire et avait pour interdiction de détenir une arme.

L’homme était connu pour deux tentatives d’homicide, l’une en 2016 et la seconde l’année dernière. Il s’en était alors pris à un centre de migrants du XIIe arrondissement avec un sabre en 2021 et venait de sortir de prison, le 12 décembre dernier. Une information judiciaire avait été ouverte.

L’homme avait été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire. Une source policière avait à l’époque indiqué à l’AFP que l’homme était soupçonné d’avoir blessé à l’arme blanche au moins deux migrants dans un campement à Paris le matin du 8 décembre 2021 et dégradé plusieurs tentes d’un campement du parc de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale. La procureure a confirmé qu’il avait récemment été remis en liberté.

Le second antécédent concernerait « des faits en Seine-Saint-Denis où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet », a indiqué Laure Beccuau.

Une cellule psychologique ouverte
Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été confiées à la section antiterroriste de la brigade criminelle. Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur les lieux « mais en l’état, (…) il n’y a aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine », a souligné la procureure.

Les motifs racistes des faits « vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter avec un très grand déploiement d’effectifs » des services d’enquête, a-t-elle encore déclaré.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu sur place et a exprimé ses condoléances auprès des victimes et de leur famille, ainsi que de la communauté kurde. « Nous ne connaissons pas les motivations exactes » du suspect, a-t-il indiqué, ajoutant qu’il avait « manifestement agi seul ». « Il était tireur dans un club de sport et avait déclaré de nombreuses armes », a-t-il ajouté.

« Trois personnes sont décédées, deux devant le centre culturel, une dans un restaurant », a précisé le ministre indiquant qu’elles n’étaient pas à sa connaissance « connues des services français » comme militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qualifiée de terroriste par l’Union européenne.

« Une cellule psychologique va ouvrir dans la mairie du 10e », a annoncé sur Twitter Anne Hidalgo après le drame. La maire de Paris a également remercié les forces de l’ordre « pour leur intervention décisive », adressant ses « pensées émues aux victimes et à leurs familles ».

Appels à manifester

« Je suis en colère. À l’approche de l’anniversaire des 10 ans de l’assassinat de trois femmes kurdes (le meurtre de trois militantes kurdes dans la nuit du 9 au 10 janvier 2013, également dans le Xe arrondissement), des réunions se préparaient pour organiser un événement. On est très inquiets. Les tensions s’étaient apaisées, on est très surpris », a confié au Parisien un membre de la communauté kurde de 32 ans, résidant en Île-de-France, qui dit « attendre des réponses ».

« Cela fait des années qu’on vient ici au centre, qu’on organise des activités culturelles, de danse, de musique », a-t-il ajouté. « On commence à se rassembler. Connaissant la communauté, les Kurdes vont venir de partout. »

« Le Conseil démocratique kurde en France condamne avec virulence cette attaque terroriste infâme qui intervient suite à de multiples menaces proférées par la Turquie, alliée de Daesh », a écrit le CDK-F dans un communiqué, parlant de « trois militants kurdes tués ».

Le conseil tiendra une conférence de presse à 18h30 et invite à participer à une veille nocturne cette nuit, dans ses locaux ainsi qu’à une manifestation samedi place de la République.

Source: Le Parisien

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