Qatargate : le compagnon d’Eva Kaili passe aux aveux
Selon le journal belge, « Le Soir », Francesco Giorgi, le compagnon de la vice-présidente du Parlement Européen incarcérée, Eva Kaili, a reconnu faire partie d’un réseau d’influence au service du Qatar et du Maroc.
Selon Le Soir, l’un des quatre inculpés dans le Qatargate est passé aux aveux. Ce qui a été confirmé par une source belge. Il s’agit de Francesco Giorgi, le compagnon de l’eurodéputée grecque Eva Kaili, déchue de son poste de vice-présidente du Parlement.
L’homme est aussi l’assistant parlementaire du député italien Andrea Cozzolino. Selon les documents de justice consultés par le quotidien belge, Francesco Giorgi a reconnu faire partie d’un réseau d’influence destiné à peser sur les décisions européennes au service du Qatar, mais aussi du Maroc.
Andrea Cozzolino occupe un rouage essentiel du groupe des socialistes et des démocrates puisqu’il est chargé des « urgences ». Il s’agit en fait des résolutions d’urgence que le groupe dépose au début de chaque session parlementaire. Ces résolutions n’emportent aucune conséquence juridique mais elles positionnent le groupe sur des sujets sensibles. Or, les députés français remarquaient, sans comprendre, que les résolutions d’urgence déposées par le groupe allaient très souvent à l’encontre des Émirats arabes unis, ennemis jurés des Qataris dans la péninsule arabique. Les pétromonarchies utilisaient donc le Parlement européen comme un terrain de jeu de leurs luttes d’influence diplomatique, quitte à stipendier quelques relais aux postes stratégiques.
Les services secrets à l’origine de l’affaire
Le Maroc serait également impliqué, selon l’enquête qui a été lancée, en réalité, par les services de renseignements d’un pays européen qui a débusqué une ingérence étrangère. Le renseignement a été ensuite transmis à la Sûreté de l’État belge. Les agents belges ont pénétré, de manière clandestine, dans l’appartement de l’ancien député italien Pier Antonio Panzeri et découvert de très importantes sommes en liquide (plus de 500 000 euros). Ce n’est qu’après confirmation des renseignements que le dossier a été transmis aux services judiciaires, selon Le Soir, en vue d’un coup de filet. L’affaire part de loin, car les policiers rassemblent des preuves depuis le mois de juillet pour le compte du juge Michel Claise.
Mercredi, les inculpés sont passés devant la Chambre du Conseil du Tribunal de Bruxelles. Pier Antonio Panzer et Francesco Giorgi sont maintenus en détention. Niccolò Figa Talamanca, à la tête de l’ONG No Peace Without Justice, est placé en résidence surveillée avec un bracelet électronique.
L’Espoir Libéré avec le Point