La crise que vit le quotidien El-Watan depuis maintenant deux mois et demi ne semble pas se dénouer, au contraire, elle prend une ampleur qui risque de lui coûter la disparition du paysage médiatique algérien et mettre des dizaines de familles au chômage.
Dans son 9ème communiqué, le syndicat UGTA du journal dénonce » des provocations à l’encontre des travailleurs grévistes » et parle de « violation caractérisée du droit de l’exercice de la grève ».
Ci-après le communiqué:
« La direction générale de l’entreprise multiplie les provocations à l’encontre des travailleurs grévistes. En effet, après la violation caractérisée du droit de l’exercice de la grève en recourant au remplacement du personnel gréviste, par des actionnaires dont des membres du Conseil d’Administration et des collaborateurs au statut professionnel vulnérable, l’agression des membres du bureau syndical et de sa secrétaire générale, l’intimidation de certains salariés grévistes, l’employeur se permet encore une fois de se substituer à la justice en martelant que le mouvement de grève est « illégal » tout en s’en prenant carrément aux travailleurs grévistes, leur intimant l’ordre de quitter les lieux.
Ce mercredi 28 septembre 2022, à l’issue de leur assemblée générale qui s’est déroulée, dans les locaux du journal, comme le prévoit la loi, les travailleurs grévistes, qui tenaient un sit-in symbolique afin de dénoncer le non-paiement de leurs salaires depuis mars 2022, ont vite vu arriver vers eux un P-DG en colère et menaçant. « Votre grève est déclarée illégale par l’Inspection du Travail de la wilaya d’Alger », a-t-il lancé face aux grévistes avant de s’emporter: « Foutez-le camp d’ici ! ».
Le PDG, qui s’est ainsi autorisé une énième sortie de piste, récidive en recourant aux menaces, intimidations voire même à une tentative d’agression physique sur un journaliste. Pire, il s’est même permis de brandir la menace de faire appel aux agents de police pour évacuer les lieux.
Ainsi donc, la direction affiche, encore une fois, tout le déni et le mépris dont elle est capable alors que la crise que traverse l’entreprise exige un sens élevé de responsabilité et du respect à l’égard des travailleurs qui attendent leurs salaires depuis le mois de mars 2022.
Le bureau syndical dénonce avec véhémence cet état de fait et rappelle que la grève des travailleurs est toujours en cours et que le journal édité depuis le 17 de ce mois est confectionné en dehors du cadre légal étant donné que l’écrasante majorité des travailleurs en charge de cette tâche (journalistes, encadrement et personnel technique) est toujours en grève ».
H.G