Un concert de Jazz-fusion aux consonances méditerranéennes et orientales, a été animé, jeudi soir à Alger, par l’Ensemble « Bahdja Project », à l’occasion de la Journée internationale du Jazz, célébrée le 30 avril de chaque année.

Le public relativement nombreux de la salle Ibn Zeydoun de l’Office Riadh El Feth (OREF) a eu droit à une belle randonnée onirique à plusieurs stations, à travers la dizaine de pièces déroulées par l’ensemble dirigé par le duo algéro-belge, Kheireddine Mkachiche au violon et Samuel Hermia au sax, bansuri (grande flûte traversière indienne) et clarinette.

Le duo d’initiateurs de cette belle synergie a été soutenus par l’Algérien Zinou Kendour au clavier, le Belge, François Garnie à la basse, et le Français Franck Vaillant à la percussion et à la batterie « aux deux caisses claires ».

Une des premières rencontre musicale depuis la pandémie à permettre à des musiciens « étrangers » de se produire à Alger et se fondre en fusion prolifique avec des artistes algériens, « Bahdja » est un projet de musique Jazz né en 2018 suite à la rencontre de Kheireddine Mkachiche et de Manuel Hermia, deux talentueux musiciens de grande renommé.

« Bahdja » invite également à un voyage musical riche en émotions, qui met en valeur, l’Algérie, carrefour culturel entre l’Orient, l’Occident et l’Afrique profonde.

Très applaudis par le public, les musiciens ont d’entrée laissé Kheireddine Mkachiche s’exprimer en leurs noms, pour dédier le concert « Bahdja Project », à la mémoire du regretté Chakib Bouzidi, emporté par la maladie deux jours avant, à l’âge de 38 ans.

Dans un concert riche en couleurs, l’enchaînement des deux premières pièces « L’odeur du désert » et « La rencontre », conçues sur des cadences ternaires composées, ont donné le ton à une prestation époustouflante où le génie créatif allait être exprimé par le talent et la virtuosité.

Les titres, « Kenza », « Bahdja » et « Nadret Mahfoud », ont mêlé l’esprit Fezzani (chaoui) à une improvisation sur des gammes orientales marquées par le quart de ton.

L’animation étant brillamment assurée par les deux fondateurs du groupe, le tour était venu à Kheireddine Mkachiche, qui a expliqué au public que cette belle fusion en concert, était, entre autre, le résultat de masters class, qui ont réuni une quinzaine de musiciens, dont le saxophoniste Mehdi Djama, convié à rejoindre la scène pour interpréter avec le groupe la pièce « Bahdja », aux consonances orientales montées sur un cinq temps.

« Passerelles », pièce à sept temps, aux mélodies algériennes montées sur l’esprit chaâbi, « Bit wes’siah », dans laquelle Kheireddine Mkachiche va judicieusement insérer dans son élan d’improvisation, istikhbar Raml El Maya, « The Cycle », un quatre temps dans le mode Zidène au groove emballant, et « Maghrébines », introduit par un istikhbar dans le mode Sehli tunisien enchaîné à un N’çraf pour finir dans l’euphorie sur un Berouali, ont conclu le spectacle très applaudi par un public qui a savouré tous ses moments.

Kheireddine Mkachiche, amoureux de la musique traditionnelle algérienne et friand d’ouvertures multiculturelles, a été élevé dans la tradition de la musique Arabo-Andalouse, Chaâbie et Hawzi.

Infatigable et ambitieux, le violoniste n’a cessé de faire découvrir cette richesse culturelle a travers ses multiples rencontres avec plusieurs musiciens de renoms, croisés lors de ses périples à travers le monde.

Improvisateur, compositeur et globe-trotter des musiques du monde, Manuel Hermia a multiplié les rencontres musicales avec l’Orient. Son projet « Le murmure de l’Orient » (paru en 2 volumes) présente une musique, nourrie à la fois par les ragas de l’Inde, les maqâms arabes et l’ensemble des cultures de l’Orient.

Durant près d’une heure et demie de temps, Kheireddine Mkachiche et Samuel Hermia ont déroulé leurs compositions respectives dans un concert organisé par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC). APS

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