New York
22 septembre 2021
Thème
« Réparations, égalité raciale et équité pour les peuples d’ascendance africaine »
Madame la Présidente, Chère Sœur,
Nous commémorons, aujourd’hui, le 20eme anniversaire de la Déclaration de Durban et de son Programme d’Action, qui constituent un fondement important de l’action des Nations Unies pour éliminer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et les intolérances y afférentes.
L’Algérie se réjouit de l’adoption, aujourd’hui, par l’Assemblée Générale, de la déclaration politique qui nous rappelle que le processus visionnaire de Durban demeure plus que jamais pertinent. Cette déclaration souligne, à juste titre, non seulement les souffrances des victimes du racisme et de la discrimination raciale mais, également, la nécessité de mettre en place des mécanismes pour réparer ces injustices.
Madame la Présidente,
En dépit des progrès enregistrés en matière de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance, il est regrettable que ces fléaux continuent à se propager dans le monde, imposant des défis majeurs. Ce constat s’est aggravé davantage avec la Pandémie de la COVID-19 qui a exacerbé les inégalités et les discriminations existantes à l’encontre des personnes vivant dans des situations précaires.
Je pense tout particulièrement aux peuples d’ascendance africaine qui méritent, à juste titre, d’être au centre de ce 20ème anniversaire. En effet, face à ces fléaux et à la marginalisation économique et sociale dont ils continuent d’être victimes, la communauté internationale se doit de placer les personnes d’ascendance africaine, au cœur de ses efforts visant à lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination.
À ce titre, il nous incombe de renouveler notre engagement à mettre en place des systèmes judiciaires, économiques, sociaux et politiques justes et inclusifs à même de mettre fin aux souffrances dont ces peuples sont victimes.
L’Algérie se réjouit, à cet égard, de la création, en juillet 2021, du Forum permanent pour les Peuples d’Ascendance Africaine. Ce Forum doit permettre à nos peuples d’obtenir la reconnaissance, la protection et les réparations attendues après avoir été pendant longtemps les victimes oubliées de l’esclavage, de génocides et de la colonisation.
Je souligne, à ce titre, que la Déclaration de Durban reconnaît à bon droit le colonialisme comme étant l’une des sources et des manifestations les plus graves de la discrimination et de la xénophobie. Elle nous rappelle les souffrances qu’il a causées, en particulier en Afrique, et affirme la nécessité de sa condamnation.
Il nous incombe alors de consolider nos efforts pour éliminer les affres de la colonisation, et de dénoncer ses conséquences néfastes qui se traduisent par des inégalités structurelles et prennent des formes contemporaines de discrimination raciale et de subordination.
A ce titre, l’Algérie dénonce la montée prépondérante du populisme qui véhicule une rhétorique haineuse et un discours de rejet de l’autre, comme elle dénonce également, l’attitude irresponsable de certains médias qui stigmatisent et s’attaquent à des communautés et des religions les accusant de tous les maux, attisant ainsi la haine et nourrissant l’extrémisme violent.
Monsieur le Président,
Fidèle aux principes et valeurs ayant inspiré sa révolution et sa politique aux niveaux national et international, l’Algérie a consacré dans sa constitution le principe de non-discrimination entre les citoyens. A cet effet, des dispositifs législatifs ont été promulgués pour :
– donner effet à la non-discrimination et à l’égalité entre nationaux et non-nationaux devant la loi ;
– prévenir et lutter contre la discrimination et le discours de haine ;
– lutter contre l’apparition de nouvelles formes de discrimination à travers les réseaux sociaux.
Parmi ces dispositions pertinentes figure la création d’un Observatoire national de la prévention de la discrimination et du discours de la haine placé auprès de Monsieur le Président de la République, qui prévoit également la protection et la prise en charge des victimes.
Par ailleurs, je voudrais souligner la contribution significative de mon pays à l’effort global pour promouvoir les valeurs de tolérance et d’acceptation de l’autre, et ce en initiant la résolution adoptée à l’unanimité par l’Assemblée Générale des Nations Unies, proclamant la Journée Internationale du Vivre Ensemble en Paix, célébrée le 16 mai de chaque année. Cette initiative aspire à promouvoir les valeurs universelles de respect des droits de l’homme et prône l’acceptation des différences, le respect et la reconnaissance d’autrui.
Je voudrais conclure en m’associant pleinement à l’engagement prometteur de tous pour soutenir et défendre les objectifs de la Déclaration de Durban et de son Programme d’action afin de lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination raciale, promouvoir la justice et garantir l’égalité pour tous.
Puisse cette commémoration stimuler et animer l’unité de la communauté internationale dans la célébration de la valeur et de la dignité de tous les êtres humains, sans discrimination aucune.
Je vous remercie pour votre attention
La rédaction