Un conseil de défense « exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus et à la question de la cybersécurité » a été convoqué jeudi 22 juillet par le chef de l’État.
Le président Emmanuel Macron réunira jeudi matin un conseil de défense « exceptionnel dédié à l’affaire Pegasus et à la question de la cybersécurité », a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. « Le président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux », a-t-il souligné sur France Inter, en rappelant que la France poursuivait ses investigations après les révélations sur la présence des téléphones d’Emmanuel Macron parmi les cibles potentielles du logiciel espion. « Cette enquête ne dit pas si ses téléphones ont été tous effectivement infectés, si des données en ont été retirées, et donc c’est ça qui est en train d’être regardé », a précisé Gabriel Attal.
Mardi 20 juillet, Le Monde et Radio France, qui font partie du consortium de 17 médias à l’origine des révélations sur un système d’espionnage de masse lié au logiciel Pegasus, avaient révélé qu’un numéro du chef de l’État figurait « dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage ». Une source sécuritaire avait assuré à l’AFP mercredi que, pour les téléphones portables d’Emmanuel Macron, « les paramètres de sécurité sont les plus restrictifs possible et les installations d’applications et téléchargements sont bloquées ».
« C’est une affaire qui, si ce qui a été révélé par Radio France [et le journal Le Monde] est confirmé et avéré, est très grave », a redit jeudi Gabriel Attal. « Les téléphones [du président] sont changés régulièrement. Il y a un certain nombre de paramètres de sécurité qui protègent, qui sont changés très régulièrement. Il y a des protections qui sont faites », a assuré le porte-parole, interrogé sur une possible négligence au sommet de l’État. Gabriel Attal a par ailleurs affirmé qu’il fallait « protéger les autres [personnes visées], les secteurs public et économique » du pays, rappelant qu’un plan de « 100 millions d’euros » avait été lancé depuis un an pour « équiper nos hôpitaux et aider nos collectivités locales » à faire face aux cyberattaques.
NSO et le Maroc démentent
Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dans plusieurs médias, dimanche 18 juillet. Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire. France Info et 16 autres médias ont indiqué qu’Emmanuel Macron faisait partie des cibles du Maroc. L’un des numéros de portable du chef de l’État a été sélectionné en 2019 par les services de renseignements marocains pour une éventuelle infection par le logiciel espion.
Un haut responsable du géant israélien de cybersécurité a soutenu, mercredi 21 juillet, que le président français Emmanuel Macron n’avait pas été ciblé. Rejetant à nouveau « catégoriquement ces allégations mensongères et infondées », le gouvernement marocain a dit « opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l’international, contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses », selon un communiqué. Le Point/AFP