Lors de la manifestation parisienne, le 5 décembre. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Les manifestations contre le texte controversé du gouvernement ont réuni, samedi, 52 350 personnes, dont 5 000 dans la capitale, d’après le ministère de l’intérieur. Une mobilisation en recul par rapport à celle de la semaine dernière.

Les manifestations contre la « loi sécurité globale », émaillées de scènes de vandalisme et de violences commises notamment à Paris, ont rassemblé, samedi 5 décembre, 52 350 personnes en France, dont 5 000 dans la capitale, d’après le ministère de l’intérieur. La mobilisation est en recul par rapport à la semaine dernière, où 133 000 personnes avaient défilé, dont 46 000 à Paris.

Au total, quelque 90 rassemblements se sont tenus à travers le pays, « pour les droits sociaux et la liberté ». « Il n’y a pas d’opposition entre les libertés publiques et individuelles et le fait de se battre contre la précarité et le chômage, surtout dans la période », a souligné le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, dans le défilé parisien, pour expliquer la convergence de la mobilisation contre la loi sur la « sécurité globale » et de celle contre la précarité.

A 20 heures samedi, 64 personnes avaient été interpellées en France, selon la place Beauvau. Le parquet de Paris a de son côté fait état de 21 personnes placées en garde à vue, dont deux mineurs, à Paris.

Dans la capitale, la progression du cortège a été ralentie par une série d’incidents, actes de vandalisme et autres feux sporadiques… La manifestation, partie à 14 h 15 de la porte des Lilas, n’a atteint son point d’arrivée, place de la République, que vers 18 heures, alors que la plupart des participants avaient déjà quitté les rangs.

Sur le chemin, au moins six voitures et un camion stationnés le long de l’avenue Gambetta, dans le 20e arrondissement, ont été incendiés et plusieurs vitrines de banques et agences immobilières ont été endommagées. Des chantiers ont servi de base d’approvisionnement en projectiles divers et des incendies sporadiques ont été allumés ça et là, par des groupes vêtus de noir et très mobiles. Enfin, l’évacuation de la Place de la République en soirée s’est faite dans un climat très tendu.

Quarante-deux personnes ont été interpellées, a annoncé, peu après 20 heures, la Préfecture de police.

Les « casseurs cassent la République », a estimé, samedi soir, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, à l’issue de la manifestation parisienne. « Soutien à nos policiers et nos gendarmes, une nouvelle fois très violemment pris à partie », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

« 64 interpellations [sur l’ensemble de la France]. Parmi les blessés, huit forces de l’ordre. Leur courage et leur honneur forcent le respect de tous. »

La veille, le président de la République, Emmanuel Macron, avait prôné l’apaisement, en dénonçant à la fois les violences de certains policiers et celles commises contre les forces de l’ordre, notamment lors des manifestations de la semaine dernière. « Je n’ai pas de problème à répéter le terme de “violences policières”, mais je le déconstruis », car « c’est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique », notamment « l’extrême gauche », avait-il estimé.

L’annonce de la réécriture de l’article 24 n’a pas donné satisfaction aux multiples syndicats et associations du collectif #StopLoiSécuritéGlobale, qui réclame son retrait pur et simple, ainsi que celui des articles 21 et 22 du texte et conteste le « nouveau schéma national du maintien de l’ordre », lequel limite la couverture médiatique des manifestations.

Des incidents ont également été signalés à Lyon, Dijon ou encore à Nantes, où trois membres des forces de l’ordre ont été blessés dont l’un par un cocktail Molotov, selon la préfecture de Loire-Atlantique.

Certaines préfectures craignaient que des débordements violents aient lieu : les cortèges ont ainsi été interdits dans les centres-villes de Bordeaux, Montpellier ou encore Caen.

Des rassemblements ont également eu lieu ailleurs en France, notamment à Toulouse (200 personnes contre la précarité, puis un millier contre la « loi sécurité globale », selon la préfecture), à Marseille (2 600 personnes), à Lille (1 500, selon la préfecture, 5 000 selon la CGT) et à Rennes, où ils étaient environ un millier selon la CGT. A Strasbourg, les manifestants étaient environ un millier. « Policiers floutés, justice aveugle », a-t-on pu, entendre à Lyon où quelque 5 000 personnes ont manifesté.

Le Monde/AFP

Le titre est de la rédaction

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