Photo AFP / Jim WATSON et SAUL LOEB

Quelque 100 millions d’américains ont pu voir hier soir l’homme aux soi-disant succès mirobolants tenter d’esquiver ses échecs lamentables dans la gestion des crises sanitaire, économique, raciale et sociale qui divisent les États-Unis.

Je me demande combien de téléspectateurs lui ont crié son leitmotiv «you’re fired» à la fin du débat. Tout ce que Trump maîtrise, grâce à ses fiscalistes et à ses avocats, ce sont les techniques d’évitement et d’évasion fiscale, et les manœuvres pour échapper à la faillite. La publication de ses déclarations de revenus par le New York Times va certainement convaincre des indécis de voter Biden. Mais elle ne décidera pas de l’élection de novembre.

Lors du premier débat présidentiel contre Hillary Clinton, elle avait suggéré que Trump ne payait pas ses impôts fédéraux. Il l’avait interrompue : «Ça prouve que je suis un type futé !» Cette remarque a été applaudie par sa base d’hommes blancs sous-éduqués et faiblement rémunérés qui seraient ravis de pouvoir, à son exemple, bafouer les lois fiscales. Ils rêvent de devenir des individus arrogants et dominateurs comme lui. Certains ont peut-être été dépités d’apprendre que leur leader bien-aimé payait moins d’impôts qu’eux. On avait dit en 2016 que la diffusion de la cassette où Trump se vantait de pouvoir prendre des femmes «par la chatte» sans qu’elles protestent mettrait un terme à sa candidature. Ce ne fut pas le cas.

Pour ses partisans, Trump est l’incarnation de l’exceptionnalisme américain. Et c’est vrai ! Aucune autre démocratie au monde ne choisirait un tel individu pour la diriger. Le Parti républicain, le parti de Lincoln et d’Eisenhower est mort. Il est devenu une secte trumpienne, une espèce d’église de scientologie politique. Ses adeptes sont prêts à suivre leur gourou dans le précipice.

Je disais dans ma dernière chronique que Trump voulait s’accrocher au pouvoir de peur d’aller en prison. C’est peut-être aussi sa seule option pour éviter d’être mis en faillite. Il pourra ainsi monnayer sa présidence. Selon le NYT, il est personnellement responsable de dettes totalisant 421 millions de dollars, dont la plupart arrivent à échéance dans les quatre prochaines années.

Une partie de cet argent lui a été prêtée par « des sources étrangères ». Je soupçonne que des proches de Poutine le financent à travers la Deutsche Bank. Sa banque préférée a déjà été condamnée pour blanchiment d’argent, dont 20 milliards de dollars provenant de « kleptocrates » russes. Trump fait absolument tout pour éviter de critiquer son ami Poutine.

Ces individus, ces « entités » à qui il est redevable, savent sans doute dans quels placards sont dissimulés les squelettes financiers de Trump. Ils ont les moyens de le faire chanter. Trump constitue une grave menace à la sécurité nationale, comme l’a suggéré la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

Normand Lester

Le journal de Montréal

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