Le ministère de la Communication a mis en garde, mercredi dans un communiqué, contre la recrudescence de l' »usage abusif » des pseudonymes ou fausses signatures d’articles de presse, en le qualifiant de pratique « anti-professionnelle » et « contraire » à la déontologie de l’exercice du journalisme.
« La recrudescence de l’usage abusif et inconsidéré des pseudonymes ou fausses signatures d’articles de presse nous pousse, en tant qu’acteurs et professionnels du secteur de la Communication, à nous en départir, car il s’agit là d’une pratique anti-professionnelle, contraire à l’éthique et à la déontologie de l’exercice du journalisme », précise le communiqué.
Le ministère juge « utile, dans ce contexte, de rappeler que le journalisme est d’abord un engagement : celui d’informer et de faire éclater la vérité, en toutes circonstances, ce qui exige du courage, de l’audace, mais aussi un sens élevé de la responsabilité, dans le prolongement d’un long parcours historique de la profession, un parcours semé de sacrifices et de militantisme au service de la patrie ».
« S’il était possible d’admettre la généralisation, puis la banalisation de l’usage des pseudonymes comme moyen de survie en période de chasse aux journalistes, comme ce fut le cas pendant la décennie noire, ce ne doit pas être le cas dans le contexte actuel de libre exercice de la profession, où la pratique est attribuée à des plumitifs de l’ombre et assimilée à une clandestinité identitaire », ajoute la même source.
Le ministère de la Communication relève que « l’usage inconsidéré des pseudonymes et des textes anonymes est aussi nuisible que les lettres anonymes, auxquelles le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, vient de décider la fin de course en les passant au broyeur. Au même titre que ces lettres, il s’agit souvent d’un vil moyen pour briser la carrière de nombreux cadres compétents et intègres. Les articles anonymes et les fausses signatures sèment le doute et rongent la confiance entre gouvernants et gouvernés, gestionnaires et subordonnés…entre le peuple et son Etat, le peuple et son armée ».
Il considère qu' »outre le manque de courage pour affronter et assumer leurs écrits, les amateurs de l’anonymat et de l’opacité empruntent une démarche malhonnête, celle de garder au secret leur plume pour tromper leurs lecteurs. Pourtant, le fait de ne pas signer certains textes n’élude pas la responsabilité des auteurs à l’égard de leur production, ni celle des médias face à ce qu’ils publient ou diffusent ».
« Il est impératif de savoir que les écrits constitutifs de délits ne peuvent être absouts par l’usage de pseudonyme et d’initiales, et l’identité de leurs auteurs ne peut être soustraite à la connaissance du juge en cas de poursuites », poursuit le communiqué.
« A très court terme, il appartiendra à l’Autorité de régulation de la presse écrite, instituée par l’article 40 de la loi organique n 12-05 du 12 janvier 2012 relative à l’information, d’assurer la veille requise par la prolifération de ce genre d’écrits, afin d’en limiter l’usage en vue de la généralisation des règles éthiques et déontologique pour un exercice sain et apaisé de la liberté de la presse », fait savoir le ministère. APS