La perspective d’un audit indépendant de la Société nationale pour la recherche, la production, le transport, la transformation, et la commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach), sous les hautes instructions du président Abdelmadjid Tebboune , en marge du conseil des ministres du 12 juillet dernier, suscite des remous dans le système politico-économique algérien.
Nombre de personnalités ont la peur au ventre. L’audit commandé va donner un grand coup pied dans la fourmilière sachant que la vache laitière que constituait la compagnie nationale des hydrocarbures n’a pas livré tous ses secrets. L’affaire de la raffinerie italienne Augusta achetée pour 800 millions de dollars suite à laquelle l’ex-vice-président du groupe Sonatrach Ahmed Mazighi et conseiller de l’ancien P-DG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour a été mis en détention provisoire n’étant que la partie visible de l’iceberg. Le sulfureux Ould Kaddour lui-même fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Le chef de l’Etat algérien veut avoir une situation nette de l’entreprise au delà de ses comptes consolidés. Vache nourricière de l’Algérie, la Sonatrach n’a jamais échappé au pouvoir exécutif. Pour avoir la main et stopper l’hémorragie sur ce qui représente la première entreprise africaine et la seule source de rentrée de devises du pays, le président Tebboune compte sur Abdelmadjid Attar, nouveau ministre de l’Energie, ancien directeur de l’exploration puis PDG de la Sonatrach. D’ores et déjà, le ministre a montré la direction à suivre, estimant que Sonatrach « fait de tout et de rien pour s’occuper de ce qui ne la regarde pas”.
L’idée du recentrage de la compagnie budgétivore ,15 milliards de dollars sur les dépenses d’investissement et de fonctionnement sur ses métiers de base est actée. Il est question d’ouvrir un couloir de développement vers l’Afrique, zone sur laquelle Sonatrach, bien que disposant d’une longue d’avance, cultive une certaine timidité. Au terme de cet audit hautement politique, l’Algérie, aidée par la nouvelle loi 19-13 sur les hydrocarbures, promulguée fin 2019, pourra repartir du bon pied dans le secteur pétro-gazier.
H.G avec Financial Afrika