EDITO
Par Hakim Ghali
Rupture. Mot lâché pour la première fois par Zeroual juste après son investiture en 1995 en tant que président de la république. Mot magique qui était un tabou que personne n’osait transgresser à l’époque. Mais rupture avec quoi et avec qui ? Avec le système qui sévissait, naguère et qui s’avèrera par la suite comme un feu de paille par rapport à ce qui attendait la nation algérienne et les algériens comme malheurs. Nombre de ceux qu’on assimilait à ce qui était appelé l’axe positif (dixit feu Abderahmane Mahmoudi) prenaient acte et croyaient, pour la première fois depuis l’indépendance, qu’un processus nouveau et inédit était enclenché, croyaient, car c’était compter sans ceux qui ne pouvaient et ne voulaient en entendre parler puisqu’il menaçait leur existence même. Les deux décennies suivantes furent ce que tout le monde a vécu. La période Bouteflika déstructura l’Algérie, devenue la vache à mamelles de la mafia internationale et des sociétés étrangères qui se sont sucrées, tout au long de son règne en contrepartie d’un maintien maladif au pouvoir, mettant le pays à genoux sur tous les plans.
N’avons-nous pas signalé cet état de fait dans des écrits précédents ? Nous ne sommes pas interrogés sur le fait que nos responsables ne voyaient pas la dérive que tous les algériens voyaient clairement et ont vécu dans leur chair cette atteinte de leur dignité ?
Puis, vint le 22 février 2019. Une date à marquer d’une pierre blanche, un jour qui fera date tant il restera dans l’histoire comme une deuxième indépendance. Et c’est parce que c’est la première rupture pour un changement souple vers une meilleure vie. Et personne ne pourra nier qu’il a provoqué un changement salutaire. De hauts responsables intouchables ont été « touchés » et payent, maintenant leur arrogance et leur mépris pour ce vaillant peuple.
La deuxième rupture est venue avec cette pandémie du Coronavirus qui a obligé le monde entier à revoir ses habitudes pourtant bien ancrées et l’Algérie n’est pas en reste. Une forte solidarité agissante est apparue et une discipline qu’on croyait inexistante s’est installée montrant les qualités ancestrales des Algériens.
Une double rupture, oh combien salutaire ! et qui ouvrent des horizons optimistes et qui augurent d’un réveil et d’une renaissance qui permettra de reconstruire le pays et de faire face ensemble aux défis et aux menaces de tous ceux qui n’ont pas avalé le fait que l’Algérie est un grand pays et le restera. N’en déplaise aux chiens qui aboient ici et là.
Raisonnement vient à juste d’autant qu’il fait la part des choses