« Il semble cependant que le président Tebboune soit déterminé à suivre une voie pouvant rendre à la fois l’Algérie un exemple moderne de la manière de surmonter une crise et d’en sortir plus forte » qu’elle ne l’était à son commencement, estime une nouvelle analyse américaine publiée lundi 11 mai 2020 par le journal américain The Washington Times.
Selon cette analyse écrite par David Keene, rédacteur en chef pour le Washington Times et ancien président du Comité national républicain., le président Tebboune « se révèle être un leader coriace et habile » au moment où le pays, largement tributaire des recettes des hydrocarbures, fait face à « des défis sans précédent » liés à la crise économique engendrée par la pandémie du Coronavirus.
L’analyse reprise par l’agence officielle APS souligne que Tebboune, a refusé de recourir à l’emprunt extérieur pour éviter aux générations futures le fardeau de la dette. L’auteur a relève que c’est dans ce contexte que le président de la république a décidé de réduire de moitié le budget du gouvernement afin d’éviter « d’hypothéquer l’avenir de la Nation » auprès d’autres pays.
David Keene s’interroge sur le nombre de dirigeants nationaux, ayant le courage du président Tebboune de « subir les critiques à court terme » afin de garantir que son pays ne se retrouve en situation d’insolvabilité à la fin de la pandémie.
Dans les faits, constate le rédacteur en chef du Washington Times : « peu de dirigeants redoutant la pression d’intérêt particuliers » sont prêts à opérer des coupes budgétaires au moment où celles-ci s’avèrent nécessaires.
Les exemples sont nombreux que ce soit aux Etats Unis ou dans d’autres pays développés avec une bonne cote de crédit, où les dirigeants et élus ont préféré recourir à l’endettement en reléguant le fardeau de la dette à leurs successeurs.
Les conséquences sont là aussi souvent lourdes pour les citoyens de ces pays qui devraient supporter une augmentation des impôts et de l’inflation pour pouvoir honorer les dettes contractées par les gouvernements.
En somme, les décisions prises par le Président sont « un enseignement » pour les dirigeants sur « le courage et le leadership nécessaires à la gouvernance en temps de crise », dira-t-il en substance.
Abdelmadjid Tebboune élu par 54% des voix?
Dans le même sillage, Keene affirme que les critiques ayant prédit « une élection présidentielle chaotique » qui résoudrait peu en Algérie, « avaient tort « . « Abdelmadjid Tebboune a été élu par 54% des voix dans un vote que les observateurs ont convenu de (qualifier) de libre et équitable et qui a vu la participation au moins une des voix les plus critiques du gouvernement « , tient-t-il à rappeler.
Analyste avisé, David Keene, prévoit que ces décisions budgétaires courageuses soient contestées par des groupes d’intérêt particuliers que ce soit au niveau local ou international. Et n’écarte pas que de grands quotidiens internationaux entrent en jeu pour s’attaquer à la politique sociale du gouvernement.
« Alors que les coupes budgétaires entrent en vigueur, des intérêts particuliers nationaux et internationaux vont les contester. Le Washington Post et le New York Times publieront des articles sur les populations pauvres et minoritaires qui perdent de l’aide « , anticipe l’auteur.
« Espérons que la raison prévaudra car il n’y a guère de doute qu’en bravant cette tempête, l’Algérie sera en bien meilleure posture que (les pays) qui ont fait preuve de moins de courage et de bon sens « , soutient-il.
Selon le quotidien américain, le plus grand défi de l’administration Tebboune est celui de consolider la confiance du peuple dans son gouvernement. C’est ainsi que le Président a enclenché des réformes fiscales et réglementaires pour créer des emplois et réduire la forte de dépendance du pays aux hydrocarbures, au moment où la pandémie du Covid 19 l’a contraint à reporter une grande partie du programme qu’il voulait accomplir.
En parallèle à ces réformes économiques, l’Algérie a proposé une série d’amendements constitutionnels qui limiteront les mandats du président et celles des élus au parlement à deux et dans le même temps renforceront l’indépendance du pouvoir judiciaire. Le gouvernement joue également un rôle plus important dans le rétablissement de la paix dans la région, rappelle encore l’auteur.
Source APS